Comme de coutume, la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG) occupe l'essentiel des débats de la tripartite. En attendant les résultats de cette rencontre qui seront rendus public aujourd'hui, des intervenants dans le monde du travail ainsi que les représentants de la classe politique ont tenté de prévoir et expliquer certains détails liés au dossier. Mounir Khaled Berrah, Directeur de l'Office national des statistiques (ONS) indique que l'augmentation des salaires des travailleurs dépend de la maîtrise du taux de l'inflation. « Faute d'études fiables relatives au marché de consommation en Algérie, la maîtrise de l'inflation reste, elle aussi, dit le responsable de l'ONS, difficilement maîtrisable ». Il fait savoir à ce propos que son organisme entreprendra l'année prochaine (2010) une enquête qui définirait le pouvoir d'achat, le revenu des ménages, le comportement et les habitudes alimentaires du consommateur algérien. L'UGTA plaide cette année pour un SNMG compris entre 15.000 et 18.000 dinars, tandis que le Parti des travailleurs et la majorité des syndicats préconisent un salaire de 25.000 dinars. Se référant à la flambée de prix enregistrés ces dernières années dans certains produits de large consommation, d'autres syndicats revendiquent, eux, un SNMG frôlant les 35 000 Da. Ces derniers demandent même l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 91-11 qui pénalise, estiment-ils, les fonctionnaires à faible revenu. Cependant, les pouvoirs publics qui admettent le principe de revaloriser les salaires, avancent le facteur de la productivité qualifié d' « inférieure aux normes internationales ». La Confédération générale des entrepreneurs algériens constate que le patronat n'est pas en mesure de statuer sur le montant. Elle fair remarquer que « les 230 milliards de dinars prévus dans le projet de loi de finances pour l'année 2010 représentent le montant de la provision et que cette dotation peut être ajustée et revue à la hausse ou à la baisse en fonction du niveau d'augmentation des salaires, qui sera décidé par la tripartite ».