Comparativement aux précédentes années, 2009 a été fortement marquée par une relative accalmie du front social. Tout le monde s'accorde à dire que celle-ci est riche en décisions. Etant un cadre de concertation et de dialogue consolidé, particulièrement cette année, les pouvoirs publics et leurs partenaires sociaux ont été sur la même longueur d'onde quant à la prise en charge des préoccupations soulevées de part et d'autre. Même si elle est intervenue à la fin de l'année, la 13e tripartite a constitué, faut-il le dire, la cerise sur le gâteau. En effet, les résultats répondent favorablement aux aspirations non seulement des travailleurs mais également des employeurs. Les trois partenaires, gouvernement, UGTA et patronat, se sont mis d'accord sur moult aspects. Le mot d'ordre lancé et entériné est l'instauration d'un climat serein pour un développement socioéconomique durable. Une des décisions prises lors de cette importante réunion tripartite tant attendue reste incontestablement celle relative au relèvement du seuil du salaire national minimum garanti (SNMG) de 12.000 à 15.000 DA, soit une augmentation de 3000 DA, conformément aux instructions du président de la République. Un acquis jugé considérable, voire historique d'autant plus que c'est pour la première fois que l'augmentation du SNMG soit au-delà de 2000 DA. Dans ce même sillage, le gouvernement a décidé de mettre en place une nouvelle démarche pour revoir toute la politique des rémunérations de telle manière à réhabiliter le travailleur dans son poste de travail selon ses qualifications. Il est question également d'éviter les tassements des salaires. C'est dans ce cadre d'ailleurs que le débat est lancé pour réformer l'article 87 bis définissant le SNMG. Ainsi, la Centrale syndicale a eu gain de cause, elle qui a depuis plusieurs années milité pour son abrogation. Le gouvernement est décidé plus que jamais de mettre les bouchées doubles pour améliorer le pouvoir d'achat de l'ensemble des travailleurs. D'abord par la revalorisation de leur salaire. Sans exception, tout le monde sera touché. Les fonctionnaires verront un changement au mieux dans leur fiche de paye dans le cadre de la révision de leur régime indemnitaire en vertu du nouveau statut général de la fonction publique. Les travailleurs du secteur économique n'ont pas été omis puisqu'ils bénéficieront d'une revalorisation de salaire dans le cadre des révisions des conventions de branche. L'augmentation du SNMG concerne également les retraités et les moudjahidine ou leur veuve. L'amélioration du pouvoir d'achat sera assuré, d'un autre côté, par la mise en place d'un dispositif de régulation du marché national. L'autre décision concerne la fin de la retraite anticipée et le retour vers l'ancien régime en vue d'équilibrer les ressources du Fonds de retraite et surtout pour arrêter la saignée des travailleurs qui fuient le secteur public pour rejoindre le privé. C'est lors de cette tripartite, en outre, qu'il a été décidé de promouvoir les mutuelles sociales avec la perspective qu'elles assureront dans le futur une retraite complémentaire. Les allocations familiales demeureront à la charge des pouvoirs publics pour ne pas encombrer les opérateurs économiques. Le cheval de bataille des trois partenaires restera inéluctablement la mise sur les rails de la machine de production en vue de booster la productivité. Cela constitue d'ailleurs un des objectifs nodaux assignés au pacte économique et social qui verra sa reconduction pour quatre autres années de validité conformément aux résolutions de la dernière tripartite. Traçant des objectifs communs, les trois partenaires se sont donné rendez-vous à la fin du 1er trimestre de 2010 afin d'organiser un sommet tripartite pour examiner les résultats des travaux des commissions mixtes mises en place pour définir les textes d'application des mesures.