Les Shebab ont démenti, cette fois, toute implication. 23 personnes dont trois ministres somaliens, trois journalistes et des étudiants ont été tués dans un attentat à la bombe, jeudi matin, lors d'une cérémonie de remise des diplômes à des étudiants en médecine, à l'hôtel Shamo de la capitale somalienne Mogadiscio. Les ministres de la Santé, Kamar Aden Ali, de l'Education, Ahmed Abdoulahi Waayil, et de l'Enseignement supérieur, Ibrahim Hassan Addow, figurent parmi les victimes. Le ministre des Sports a été, quant à lui, gravement blessé, en même temps qu'une soixantaine de personnes. Les doutes se sont directement portés sur les insurgés du Shebab qui contrôlent une partie de la capitale et qui ont déjà revendiqué de nombreux attentats exécuté notamment, le 18 juin dernier, dans le centre du pays (Baladwayne), qui a coûté la vie au ministre de la Sécurité intérieure avec une trentaine de personnes et le 17 septembre contre la base de la force de l'Union Africaine (UA) dans la capitale faisant 17 morts. Mais les Shebab ont démenti, cette fois, toute implication. « Nous déclarons qu'Al Shebab n'a pas organisé cette explosion (...) Nous pensons qu'il s'agit d'un complot du gouvernement lui-même », a déclaré Ali Mohamed Rage, un porte-parole du mouvement. « Il n'est pas dans la nature d'Al Shebab de viser des innocents », a-t-il ajouté. Il a rejeté la responsabilité sur le gouvernement de transition. « Il y avait de fortes rivalités politiques entre responsables du gouvernement apostat. Cette tragédie est la conséquence des complots » au sein du gouvernement, a-t-il avancé. En dépit de ces graves accusations, le gouvernement du président Sharif Ahmed qui contrôle à peine un quartier de la capitale reste soutenu par la communauté internationale. Les Nations unies, l'UE, les Etats-Unis et la Ligue Arabe ont fermement condamné cette attaque. «Il s'agissait d'une attaque criminelle contre les personnes consacrées à établir un futur pacifique, stable et prospère pour la population somalienne», a déclaré le Conseil de Sécurité qui a appelé à une investigation profonde » pour que les auteurs de cette attaque puissent « être rapidement traduits en justice ». L'Union européenne a ajouté qu'elle envisage d'envoyer au début de l'année 2010, une centaine d'instructeurs afin de former jusqu'à 2.000 soldats de la future armée gouvernementale somalienne, pour la porter à terme à 6.000 hommes.