Les islamistes radicaux somaliens des shebab ont revendiqué jeudi un attentat suicide à Beledweyne qui a fait 30 blessés et 20 morts, dont un ministre. Le fragile gouvernement de transition somalien lutte pour sa survie face aux insurgés islamistes après les morts du ministre de la Sécurité intérieure et du commandant de la police de Mogadiscio, mais a affirmé hier qu'il poursuivrait ses efforts pour la paix. Manifestement inquiète de la tournure des événements, la communauté internationale a rapidement réitéré son soutien au gouvernement somalien, évoquant une «menace» pour l'ensemble de la région. Dans un communiqué, le gouvernement somalien de transition (TFG) estime que l'attentat ayant coûté la vie jeudi au ministre, le colonel Omar Hashi Aden, «visait clairement à tenter d'interrompre le processus de paix réussi pour rétablir la stabilité en Somalie». «Mais ces meurtriers sanguinaires ne réussiront pas», ajoute le texte. Les islamistes radicaux somaliens des shebab ont revendiqué jeudi un attentat suicide à Beledweyne (environ 300 km au nord de Mogadiscio) qui a fait 30 blessés et 20 morts, dont M.Aden, plus haut responsable somalien tué dans les violences en Somalie depuis l'élection en janvier à la tête du pays de l'islamiste modéré Sheikh Sharif Ahmed. L'attaque a été perpétrée par un kamikaze qui s'est fait exploser à bord de son véhicule dans l'enceinte de l'hôtel Medina où se trouvaient des responsables gouvernementaux. Le Premier ministre somalien, Omar Abdirashid Sharmarke, a fustigé un «acte de lâcheté perpétré par des terroristes liés (au réseau) Al-Qaïda». «Les Somaliens n'ont pas la capacité de mener de telles attaques, ceci est le travail d'étrangers», a-t-il assuré. Mercredi, 26 personnes, dont le commandant de la police de Mogadiscio et de sa région, le colonel Ali Saïd Hassan, avaient été tuées dans des affrontements dans la capitale Mogadiscio où depuis le 22 mai, les forces gouvernementales mènent avec des succès mitigés une contre-offensive face aux insurgés. Depuis début mai, ces combats ont fait environ 300 morts (civils et combattants). Selon l'ONU, plus de 122.000 personnes ont également été déplacées. Les condamnations de l'attentat se sont multipliés alors qu'à Mogadiscio la situation semblait calme hier. Dans un communiqué conjoint l'ONU, la Ligue des Etats arabes (LEA), l'Union Africaine (UA) et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, six pays d'Afrique de l'Est) ont «condamné fermement l'horrible attentat suicide à la voiture piégée à Beledweyne». «Cette attaque déplorable démontre une fois de plus que les extrémistes tenteront tout pour réaliser leur objectif car désespéré de prendre par la force le pouvoir du gouvernement légitime de Somalie», ajoute le communiqué. Ces extrémistes «somaliens et étrangers» constituent «une menace non seulement pour la Somalie mais aussi pour la région de l'Igad et la communauté internationale dans son ensemble». «Nous appelons le TFG à ne pas se laisser décourager par ces crimes violents d'une petite minorité et à poursuivre ses efforts pour la paix et la réconciliation», ajoute le document. Jeudi soir, le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Javier Solana, a dénoncé cet attentat suicide estimant aussi qu'il visait à «saper la réconciliation» du peuple somalien et a appelé «toutes les parties en Somalie et dans la région à montrer de la retenue et à travailler pour la stabilité de la Somalie». La France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont aussi condamné l'attentat et réaffirmé leur soutien au TFG.