Les premiers procès pour sorcellerie sont apparus vers 1460 dans le comté d'Arras en France. A cette époque, de nombreux notables et personnes respectables sont accusés de sorcellerie, après avoir été dénoncés par d'autres suspects. Cette vague d'arrestations a porté à la connaissance des citoyens de nouvelles pratiques religieuses, proches du satanisme. En effet, dans un contexte religieux troublé, les croyants délaissaient la Chrétienté pour se tourner vers d'autres formes de religions. Le terme hérétique couvrait alors toutes les formes religieuses non catholiques, y compris les Juifs. Effrayés par ces nouvelles pratiques, souvent associées au Satanisme, les Chrétiens leur ont imputé tous leurs malheurs, de la peste à la famine en passant par les tempêtes... Les hérétiques étaient accusés d'adorer le Diable. Signe qu'ils exécraient Dieu la Vierge et la Trinité. Le mythe de la sorcellerie part de là, et les hérétiques, torturés par les inquisiteurs, finissent par avouer qu'ils sont responsables des épidémies, tempêtes, famine et autres désastres naturels. De ces aveux invraisemblables est née la légende des sorcières, qui furent pourchassées durant tout le Moyen-âge. Vers la fin du 15e siècle apparaissent les premières théories démonologiques. L'inquisition commence... Le Canon episcopi, écrit par l'archevêque de Trèves au 10e siècle décrit les "femmes de la nuit", adoratrices de Diane, la "déesse des sorcières". C'est le premier écrit à donner aux sorcières l'image de la femme qui s'envole la nuit, à cheval sur un balai ou un animal. La répression de la sorcellerie au 15e siècle a fonctionné par vagues successives, au gré des épidémies de peste dont on accusait les sorcières. Si au début de la chasse aux sorcières, seuls les tribunaux inquisitoriaux pouvaient condamner, les compétences se sont rapidement étendues aux tribunaux civils, plus sévères et cruels. Les personnes les plus suspectées de sorcellerie étaient les femmes, vieilles ou isolées, et en général pauvres. En effet, jusqu'au 17e siècle, la femme faisait peur. Les médecins en connaissaient très peu le métabolisme, les théologiens les voyaient comme des êtres inconstants à garder sous perpétuelle surveillance. sous tutelle du père ou du mari, elles ne devenaient un tant soit peu autonomes qu'une fois veuves, autonomie alors souvent assortie d'isolation. On les soupçonne alors de vouloir se venger de leur sort. Avec la diffusion de la philosophie des lumières, la sorcellerie fut rangée du côté de la superstition, de l'ignorance populaire et de l'illusion.