L'Algérie est un pays pollueur mais participe activement à la réduction du gaz à effet de serre non seulement sur son propre sol mais également en Europe. «L'Algérie est productrice d'une énergie dite propre qui est le gaz. En distribuant cette énergie sur son territoire et en l'exportant en Europe, elle encourage algériens et européens à ne plus utiliser du Charbon. Ce qui réduit le gaz à effet de serre», explique Khaled Boukhelifa, expert consultant en climatologie et ancien directeur de l'énergie au ministère de l'Energie et des Mines. L'Algérie, poursuit-il, a non seulement pris des mesures internes pou lutter contre le réchauffement climatique mais a toujours été présente lors des traités internationaux en rapport avec l'environnement. «Outre le traité de Kyoto, l'Algérie a pris part au traité sur la lutte contre désertification signé à Rio de Janeiro. Au niveau interne, elle a dégagé tout un programme pour la réduction du gaz à effet de serre, dans les régions sud notamment. Elle a mené des opérations pour réduire, puis éliminer le gaz torché avec l'installation, entre autres, de l'énergie solaire.» Par ailleurs, en tant que pays producteur de pétrole, l'Algérie est contre la taxe sur l'énergie. «Nous vendons notre pétrole à bas prix mais arrive chez le consommateur européen à un prix élevé grâce à la taxe sur l'énergie. Ce qui signifie, tout d'abord, que les pays européens reçoivent des bénéfices à nos dépens, ensuite, l'énergie étant trop cher, les consommateurs européens ne pourront pas tous se permettre d'avoir cette énergie», affirme-t-il. Cela dit, si les taxes sur l'énergie seront exploitées pour lutter contre le réchauffement climatique et non pour le profit des pays développés, il se peut que l'Algérie change d'opinion. «La position de l'Algérie est très claire. Elle veut participer à la réduction de la pollution. Elle pourrait être d'accord avec les taxes sur l'énergie si elle est sûre que ces taxes seraient utilisées pour le bien de l'environnement. L'Algérie a toujours été un pays coordinateur. Elle doit continuer dans ce sens pour arriver à une stratégie commune», estime-t-il. Sur la table de Copenhague, lors de la conférence des Nations Unies sur le climat, il s'agira de convaincre, conclut-il, les pays développés à soutenir financièrement les pays sous développés pour réduire le gaz à effet de serre. «Je crois que l'Afrique est enfin arrivée à une stratégie commune qu'elle compte exposer à Copenhague. Le financement sera certainement l'un des points principaux qui seront abordés. Cependant, même si l'Europe est notamment d'accord sur le principe du financement, ce sera difficile pour les pays développés de dégager les fonds nécessaires, à cause des retombés de la crise financière mondiale.»