La capitale irakienne, Baghdad, a été secouée hier matin par une série de cinq attentats à la voiture piégée. Bilan : au moins 127 morts et 448 blessés principalement dans des institutions gouvernementales au moment où le Conseil présidentiel, regroupant le chef de l'Etat et ses deux adjoints, se réunissait avec la commission électorale pour fixer la date des législatives après l'adoption par le parlement de la loi électorale. L'acte terroriste qui rappelle ceux du 19 août et du 25 octobre derniers contre des symboles du pouvoir à Baghdad (plus de 250 morts) après une accalmie de huit mois, ne les a pas dissuadés de prendre une décision. Ils les ont programmées pour le 6 mars 2010, une date qui ne remettrait pas en cause le calendrier de retrait des forces américaines. «Les crimes portent l'empreinte du groupe terroriste Al-Qaïda et des Baassistes (membres du parti Baas de Saddam Hussein), appuyés par l'extérieur. Les ennemis de l'Irak et de son peuple veulent créer le chaos dans le pays et perturber les élections», affirme dans un communiqué le Premier ministre Nouri al-Maliki. «Ce sont les mêmes mains noires derrière les attaques d'août et d'octobre qui ont commis les attentats d'aujourd'hui. Ceux-ci portent la marque d'Al-Qaïda alliée au parti Baas», affirme le porte-parole du commandement militaire de Baghdad, le général Qassem Atta. La Syrie qui est pointée du doigt régulièrement par Nouri al-Maliki comme le pays qui abrite les commanditaires du terrorisme, condamne «avec force» ces attentats et exprime sa «douleur» devant les pertes humaines. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France condamnent fermement ces actes barbares. Les trois pays assurent l'Irak que les auteurs de cette troisième attaque coordonnée dans la capitale depuis le mois d'août ne parviendront pas à saper ses progrès réalisés dans les domaines de la sécurité, de l'économie et de la politique au cours des derniers mois .