Blocage Quatre attentats à la bombe ont secoué la capitale irakienne depuis hier. Entre-temps, la formation du gouvernement tarde. Deux attentats à la voiture piégée ont secoué, ce matin, Bagdad faisant au moins deux morts, au moment où les tractations pour former un gouvernement traînaient en longueur en raison de désaccords sur l'attribution des portefeuilles. Un attentat a visé un convoi de l'armée américaine, tuant deux civils irakiens dont un enfant et blessant cinq autres vers 10h (6h GMT) dans le quartier Amiriyah, dans l'ouest de Bagdad, selon une source du ministère de l'Intérieur. Une heure et demie plus tard, un deuxième attentat a été perpétré près d'un poste de police dans le quartier de Doura, dans le sud de Bagdad, faisant des victimes, a indiqué une source au ministère sans être en mesure de fournir dans l'immédiat un bilan précis. Au total, pas moins de quatre attentats à la voiture piégée ont frappé la capitale irakienne en 24 heures. Une attaque suicide dirigée, hier matin, contre un centre de recrutement de l'armée a tué au moins six Irakiens et blessé 44 personnes. Le deuxième attentat-suicide, survenu en soirée contre une patrouille américaine, a blessé sept civils. Le groupe du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, chef du réseau terroriste Al-Qaîda en Irak, a revendiqué l'attentat contre le centre de recrutement dans un communiqué qui lui est attribué sur un site Internet islamiste, mais dont l'authenticité ne peut être vérifiée. Hier aussi, sept personnes, dont trois soldats et un résistant, ont été tuées dans d'autres violences, alors que les autorités ont fait état de l'arrestation de deux membres du réseau de Zarqaoui dans une opération début avril à Ramadi, chef-lieu de la province rebelle sunnite d'Al-Anbar. Les résistants prennent fréquemment pour cible les forces de sécurité irakiennes, qu'ils assimilent à des collaborateurs des forces américaines. Près de deux semaines après la nomination du chiite Ibrahim Jaafari pour former le gouvernement issu des élections du 30 janvier, les négociations bloquent sur la prétention du Premier ministre sortant Iyad Allaoui à y obtenir un grand ministère, a indiqué une députée chiite. «Les négociations se poursuivent surtout avec la Liste irakienne de M. Allaoui, ainsi qu'avec les Arabes sunnites», a dit Maryam al-Rayes, membre de l'Alliance unifiée irakienne (AUI), qui peut compter sur le soutien de 146 députés sur 275. Selon elle, le mouvement de M. Allaoui, un chiite laïque, «demande 4 ministères dont un grand poste» comme celui de l'Intérieur.