Alger, la Mecque des révolutionnaires à repris hier ses couleurs à l'Hôtel Safir Mazafran : 352 maires, députés originaires de 40 pays participent aux travaux de la conférence internationale des villes jumelées et des villes solidaires avec le Sahara occidental. Maitre mot des participants qui adopteront aujourd'hui « la déclaration d'Alger » présentée comme une « plate forme » des prochaines actions communes des villes jumelées : réaffirmer leur soutien indéfectible et leur solidarité sans faille avec le peuple d'Aminatou Haider, la présidente d'honneur de la conférence que certains ont voulu oublier et rappeler au conseil de sécurité la responsabilité qui lui incombe dans la protection d'un peuple qui subit la répression marocaine. «Nous ne pouvons pas laisser Aminatou Haidar qui est en danger de mort, seule, dans sa grève et le combat qu'elle mène au nom de tout un peuple. Il faut que les mairies où réellement les peuples exercent leurs pouvoirs mettent des affiches d'Aminatou Haidar comme celles qui affichent les photos de Gilad Shalit, le soldat israélien ou Salah Hamouri, le franco-palestinien » déclare à la presse Jean-Paul Lecoq, le député maire de Gonfreville. En marge des travaux de la conférence internationale des villes et municipalités jumelées et solidaires du Sahara Occidental, le membre du Conseil européen a tiré à boulets rouges sur la « realpolitik » du Quai d'Orsay dont le respect des droits de l'homme ne constitue pas un souci, du moins au Sahara Occidental dit-il. Une « position » qu'il juge préjudiciable au projet cher Sarkozy, l'Union pour la Méditerranée. « Handicapé par le conflit israélo-palestinien, il ne pourra voir le jour sans l'appui des pays du Maghreb qui constituent un lien entre l'Europe et l'Afrique. « Entre les deux continents, il y'a deux plaies » dit-il. Bien avant l'élu français qui a eu droit à une standing ovation, Mahrez Lamari, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Mahrez Lamari, a relevé un hasard du calendrier : la tenue de la conférence au moment de la grève de la faim d'Aminatou Haïdar. Un hasard dit-il, qui « ne fera qu'encourager le peuple sahraoui à poursuive sa lutte pour son autodétermination » avant de saluer la présence du correspond de l'agence de presse marocaine dans la salle. M. Pierre Galland, le président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), reviendra longuement sur les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés. Comme tous les intervenants qui lui ont succédé, le Belge a demandé à l'ONU d'assumer ses responsabilités et d'œuvrer pour une « solution urgente » à la question du Sahara occidental et au journaliste marocain qui a été invité à se rapprocher du participant qu'il veut de rapporter les faits tels qu'ils sont. Aux élus qui ont fait le voyage pour la conférence, il est demandé d'élargir les réseaux de soutiens pour « briser » l'omerta et …le mur de la honte de 2700km , et « imposer » l'élargissement des missions de la Minurso et « porter haut le droit à l'autodétermination ». Rencontré M. Abdelkader Taleb Omar, le premier ministre sahraoui, ne va pas par le dos de la cuillère pour montrer le responsable de l'impasse actuelle. « Par ses positions aux Nations Unies, France est la responsable de toutes les violations actuelles au Sahara occidental et du durcissement du discours de Mohamed VI ». Comme Jean-Paul Lecoq, il pense que les amis du Maroc doivent songer maintenant à une chose : aider leur ami à sortir de la situation dans laquelle il s'est mis. Pas seulement avec Aminatou mais avec les Sahraouis. Les les « fondements juridiques de la question sahraouie », « le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination », « les violations massives des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental », « la résistance pacifique des populations sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental » , « la spoliation systématique des richesses naturelles du Sahara occidental par le Maroc » et « la situation des réfugiés sahraouis et l'assistance humanitaire internationale » ont été débattus hier soir.