Tzipi Livni, l'ex-ministre des Affaires étrangères d'Israël et l'actuelle chef de Kadima, le principal parti d'opposition, a peur d'être arrêtée en Grande-Bretagne. Sous le coup d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre, lancé contre elle samedi passé par le tribunal de Westminster, elle a annulé sa visite à Londres où elle devrait animer une série de conférences. Officiellement pour des raisons de calendrier. Israël, l'enfant gâté de l'Occident qui récuse les accusations des organisations des droits de l'Homme et le rapport du juge Richard Goldstone pour crimes de guerre à Ghaza, hausse le ton. Il menace la Grande-Bretagne de ne plus jouer un «rôle actif dans le processus de paix» au Proche-Orient si elle continue de laisser sa justice poursuivre des responsables israéliens à chaque fois qu'elle est saisie par une organisation pro-palestinienne. « Si les dirigeants israéliens ne peuvent pas visiter la Grande-Bretagne normalement, cela constituera un obstacle réel à la volonté de Londres de jouer un rôle actif dans le processus de paix au Proche-Orient », estime le ministère israélien des Affaires étrangères, précisant qu'une «absence de geste ferme et immédiat pour mettre un terme à cet état de fait porterait atteinte aux relations entre les deux pays ». Autrement dit, Londres qui a vu en octobre dernier Moshe Yaalon, le vice-Premier ministre israélien, la «fuir» par crainte de poursuites pour «crime de guerre» lorsqu'il était chef d'état-major de l'armée entre 2002 et 2005, est sommée de modifier sa législation pour ne plus recevoir des procédures judiciaires contre des Israéliens. Le Foreign Office examine les implications de ce mandat, le premier qui est émis contre un ancien ministre israélien qui n'est même pas en Grande-Bretagne.