Pour rester toujours dans la wilaya de Tipasa, la production de la viande blanche depuis le début de l'année 2009 à ce jour a atteint, selon les statistiques arrêtées par la direction des services agricoles (DSA), 42.157 quintaux. «La wilaya de Tipasa a produit 42.175 quintaux de viande blanche cette année. Autrement dit, avec cette quantité nous avons tout juste atteint les objectifs édictés par le contrat de performance de la filière élaboré par la tutelle» affirme à ce propos Mme Mokadem, le chef de service chargé de la production au niveau de la DSA, tout en soutenant que l'Etat a, depuis les premières années de cette décennie, mené plusieurs actions pour le développement et la modernisation de la filière avicole, notamment dans le cadre du fonds national de développement agricole FNDA et tout récemment avec les avantages prévus dans la politique de renouveau agricole. «Dans le sillage du FNDA, ou dans le cadre de la politique de renouveau agricole, les pouvoirs publics ont consacré des aides directes pour développer la filière. Que ce soit en matière d'acquisition de matériels de production où des intrants de la production (aliments et poussins) ou bien de la modernisation des bâtiments d'élevage, l'Etat s'est impliqué substantiellement avec des aides et un soutien conséquents» affirme la même responsable. Toutefois, ajoute-t-elle, ces avantages concernent uniquement les aviculteurs qui détiennent des agréments dûment délivrés par les services vétérinaires. «On recense actuellement, à travers la wilaya de Tipasa, 270 bâtiments d'élevage de poulets de chair en exploitation qui sont conformes aux normes d'usage et qui peuvent contenir 930.500 poussins à chaque bande» précise-t-elle. A la question de savoir pourquoi on assiste à une flambée des prix du poulet dans le marché local, le chef de service en question a tenu d'abord à clarifier que « nos services n'interviennent pas dans la phase de commercialisation du produit. En revanche notre mission justement se situe en amont. C'est-à-dire dans tout le processus de production. C'est pour cela que les pouvoirs publics ont mis en place toute une stratégie pour développer la filière qui passe notamment par une implication directe, sous forme de soutien et aides en faveur des intervenants de toute la chaîne. Toujours est-il, l'objectif escompté aussi est d'arriver à une maîtrise et une régulation effectives du marché». Proprement dit, le maintien des prix de la volaille à leur plus haut niveau est, selon Mme Mokadem, la résultante de plusieurs facteurs, dont elle cite à titre illustratif : la cherté des intrants, l'augmentation de la demande suite à la hausse qu'a subie ces derniers temps le prix de la viande rouge ainsi que le manque d'attractivité qui caractérise la filière. Pour remédier à cette situation, et ce pour aboutir par ricochet à une régulation réelle du volet commercial de la filière, le chef de service de la production de la DSA de Tipasa, lance en premier lieu un appel aux aviculteurs pour s'organiser en association comme cela se fait dans d'autres filières, de sorte à ce qu'ils débattent de leurs problèmes et fixent leurs priorités dans un cadre consensuel et collectif. «Les pouvoirs publics à travers l'office national de l'aliment de bétail (ONAB) prévoient également des avantages aux aviculteurs. En effet, cet organisme se charge non seulement de la vente de la production, mais aussi il assure aux éleveurs partenaires de leur fournir les intrants» révèle-t-elle. Reste maintenant aux aviculteurs de jouer le jeu.