Photo: Horizons. Abdelkader Messahel sillonne depuis des années le continent noir. Pourtant, l'escale de Khartoum ressemble peu aux autres. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines y est arrivé samedi dans le cadre d'une visite de trois jours. La durée du séjour qui s'achève aujourd'hui est déjà en soi une indication claire sur l'importance de cette visite au cours de laquelle il sera reçu par le président soudanais M. Omar Hassan El Béchir. Il lui remettra un message du président de la République. S'agit-il d'une invitation pour le président soudanais de venir en visite en Algérie ? Beaucoup d'Algériens dans la rue ou les forums d'Internet souhaitent en tout cas sa venue. Jamais le pays à cheval sur le monde arabe et l'Afrique n'a occupé autant de place dans le cœur des Algériens. Certes, au milieu des années 90 les relations diplomatiques furent rompues avec ce pays qui avait alors à sa tête un autre régime. Hassan Tourabi, le militant prônant un islamisme militant, est écarté des rouages du pouvoir. Depuis, c'est une véritable lune de miel entre les deux pays. Le mois prochain, la commission mixte doit se réunir pour sûrement donner une impulsion à cette dynamique. L'accueil chaleureux et fraternel des Soudanais aux milliers de supporters algériens a été un moment de chaleureuses retrouvailles entre deux peuples qui ne se connaissent pas trop. L'hospitalité soudanaise fut telle que des initiatives populaires ont émergé pour aider ce pays à se doter d'infrastructures. D'aucuns ont même proposé de baptiser du nom du président soudanais une artère ou un établissement. M. Messahel qui rencontrera le ministre soudanais de la Jeunesse et des Sports se chargera de transmettre les félicitations des Algériens. Le contexte électrique où s'était alors déroulée la rencontre avec l'Egypte a donné plus de relief à la position soudanaise. Khartoum a fermement récusé les accusations égyptiennes et assuré un déroulement régulier et sous haute sécurité de la rencontre. Khartoum où s'était rendu juste après la rencontre le chef de la diplomatie égyptienne, n'avait pas cédé aux pressions. Peu ou prou, les Algériens savaient que le vaste pays frère traverse une période difficile. Convoité pour ses fabuleuses richesses et objet d'immixtion étrangères visant à terme son dépeçage et sa partition, le Soudan a trouvé aide et compréhension auprès des autorités de notre pays. Elles ont dénoncé et refusé le mandat d'arrêt lancé contre le président Omar El Béchir par la CPI en mars dernier. L'acte fut considéré comme une provocation et une intolérable atteinte à la souveraineté de ce pays. Dans l'affaire du Darfour, l'Algérie a toujours plaidé pour le règlement interne de la crise et un traitement au niveau de l'Union africaine. Visiblement, les Soudanais ne sont pas près d'oublier cette honorable position de l'Algérie.