La conférence verra la participation de plus de quarante ministres de l'Education de l'UA. L'Algérie abritera, les 10 au 11 avril, la deuxième conférence des ministres de l'Education de l'Union africaine. Cette conférence sera précédée, les 8 et 9 avril, d'une réunion des experts des différents pays de l'Union africaine. Ainsi, cette réunion dont l'ouverture sera faite par le président de la République, verra la participation de plus de quarante ministres de l'Education venus des différents pays du continent noir, des experts de l'Unesco, de l'Unicef... Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a indiqué, hier lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, que cette conférence «se veut un bilan de la précédente qui s'est tenue en 1999 à la capitale zimbabwéenne, Harare». Elle sera aussi une occasion pour les ministres en charge de l'éducation dans les pays de l'Union africaine de «procéder à une évaluation d'étape de tout ce qui a été réalisé dans le cadre des objectifs assignés à la décade de l'éducation en Afrique (1997-2006) et de faire le point sur les opérations qui ont été mises en oeuvre dans ce sens» a déclaré M.Benbouzid. Le conférencier a indiqué que les experts auront à examiner, amender et enrichir un document avant de soumettre leurs conclusions à la réunion des ministres. Intitulé «Pour une éducation de qualité au service du développement durable de l'Afrique», le document en question rappelle les grands axes et les domaines prioritaires du plan d'action de la décade de l'Education pour l'Afrique. Il convient de souligner que la décade de l'Education est un rapport d'évaluation qui dresse un état des lieux de l'éducation en Afrique. Le rapport énumère en particulier l'instabilité politique, les conflits, l'impact des programmes d'ajustement structurels, la dette africaine... D'autant plus que le continent noir accuse un retard énorme en matière d'éducation. Un retard que les pays africains doivent, vaille que vaille, combler si on veut rattraper le train du développement. Ce au moment où la mondialisation «sauvage» écrase, sur son passage, toutes les cultures faibles. Et l'Afrique n'est pas épargnée par ce phénomène. En ce sens, la promotion de l'éducation est le premier pas que les pays africains sont censés franchir pour tirer un gain de la globalisation. «Je me dois de rappeler la responsabilité particulière confiée à notre pays, dans le cadre de l'initiative du Nepad, pour assurer la coordination des initiatives et des activités que déploie l'Afrique en matière de développement humain, l'éducation en priorité» a rappelé le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel. Ce dernier a mis en exergue le rôle joué par l'Algérie pour promouvoir l'éducation en Afrique. «Les efforts consentis par notre pays sont appréciables. De l'indépendance à nos jours, l'Algérie a formé plus de 40.000 cadres africains. Cela sans compter les 1000 bourses accordées annuellement à des étudiants en provenance des pays de l'Union africaine», a précisé M.Messahel. En outre, la fuite des cerveaux sera largement abordée lors de cette conférence régionale. «Malheureusement les problèmes qui secouent l'Afrique font que des milliers d'universitaires, de scientifiques et de chercheurs quittent annuellement le continent», a déploré M.Benbouzid qui a indiqué que l'Algérie déploie d'énormes efforts pour parer à ce phénomène. Se voulant plus explicite, il indique que les budgets des trois ministères, Enseignement supérieur, Education et Formation professionnelle, regroupés, représentent 3,4 milliards d'euros. En outre, la conférence des ministres africains de l'Education sera sanctionnée par une batterie de recommandations. Elle constituera la plate-forme des discussions des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine à l'occasion de leur sommet prévu en janvier 2006 à la capitale soudanaise, Khartoum. L'éducation et la culture figureront, en effet, au centre de l'agenda de cette rencontre. Ces deux thèmes seront, par ailleurs, parmi les principaux points focaux du prochain sommet du G8 qui se tiendra, au mois de juillet prochain, en Ecosse.