L'effet Obama, générant l'espoir d'un changement démocratique et de la normalisation cubaine, n'a pas duré trop longtemps. Les critiques commencent à pleuvoir en Amérique-Latine déçue de la persistance des « divergences importantes » constatées lors du périple du sous-secrétaire d'Etat Us, Arturo Valenzuela, effectuée récemment dans les 4 pays fondateurs du Mercosur (Union douanière latino-américaine). Les lézardes de la nouvelle ère Obama sont apparues au lendemain du sommet des Amériques de Trinité-et-Tobago, tenu en avril, lorsque le précédent hondurien, prêchant la légitimation du coup d'Etat, et l'établissement des 7 bases militaires en Colombie ont été perçus comme un facteur de déstabilisation de l'Amérique Latine et une volonté nette de retour aux « vieilles pratiques ». Le coup de semonce du bolivien Evo Morales, qualifiant Obama de « meilleur élève de Bush », se transforme en véritable réquisitoire des partisans de l'alternative bolivarienne foncièrement anti-libérale. De la mythique Havane, abritant le sommet de l'Alba (alliance bolivarienne pour les Amériques), représentée par Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, le Paraguay et les 3 pays des Caraïbes (Dominique, Antigua-et-Barbuda et Saint-Vincent), la montée de la contestation régionale se légitime par le déclenchement de « l'offensive impérialiste » destiné à « récupérer son arrière-cour ». La réactivation de la Ive flotte dans la mer des Caraïbes est présentée en argument décisif. Mais, de façon globale, la démarche d'Obama, particulièrement tendue vers une amélioration des relations de confiance et de l'image dégradée des Etats-Unis, s'est avérée infructueuse. Pis : l'américano-pessimisme se renforce. Selon la formulation de l'emblématique Fidel Castro, recevant dans sa maison de retraite les participants au sommet de l'Alba, Obama est défini comme « le Monsieur prix Nobel de la paix » qui poursuit « avec le sourire et le visage afro-américain » la même politique agressive que son prédécesseur. La sentence est sans recours et atteste du fossé qui sépare « les intentions réelles » de la profession de foi. Par delà les promesses évanescentes d'allégement de l'embargo injuste, le grand voisin du Nord n'a pas changé d'un iota sa politique hégémonique. Devant l'assemblée parlementaire, le président Raul Castro a désigné du doigt la filière de sous-traitants », financés par le budget fédéral (55 millions de dollars Us), qui activent encore à la déstabilisation cubaine. « L'ennemi reste aussi actif qu'auparavant, a-t-il dit, et une illustration à cela est la détention, il y a plusieurs jours, d'un citoyen américain, désigné par euphémisme par le porte – parole du département d'Etat comme un sous-traitant de son gouvernement, et qui se consacrait à l'approvisionnement illégal de moyen de communication via satellite à des groupes de la « société civile » conspirant contre notre peuple ». Détenu depuis le 5 décembre, l'homme dont Washington cherche à connaître l'identité est un employé de la société américaine « Development Alternatives », oeuvrant pour l'US AID. Il a été arrêté alors qu'il distribuait des téléphones et des micros portables au nom de l'administration Obama. L'idylle sud-américaine d'Obama qui se décline en mystification a vécu