Mesure n C'est là un premier assouplissement de la politique US envers l'île depuis l'arrivée au pouvoir d'Obama. «Le président Obama a ordonné une série de mesures en direction du peuple cubain, afin de soutenir leur souhait de jouir de droits fondamentaux et de déterminer librement l'avenir de leur pays», a dit le porte-parole de la Maison- Blanche. «Le président a donné pour instruction au secrétaire d'Etat, aux secrétaires au Trésor et au Commerce de faire le nécessaire pour que soient levées toutes les restrictions à la possibilité de rendre visite à des membres de la famille à Cuba et de leur envoyer de l'argent», a-t-il ajouté, en rappelant que M. Obama tenait là une promesse de campagne. Les Américains d'origine cubaine pourront ainsi voyager à Cuba et envoyer de l'argent à leurs proches restés sur l'île, sans limitation. Il restera néanmoins interdit d'envoyer de l'argent à des membres du régime castriste ou de l'armée. Ces nouvelles règles, qui ne nécessitent pas l'accord du Congrès, concerneraient près de 1,5 million d'Américains dont un membre de la famille vit à Cuba. Il s'agit de la première mesure du président Obama depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier dans le sens d'un allègement des sanctions contre l'île. Les Etats-Unis imposent depuis 1962 un embargo à Cuba, sauf pour les produits alimentaires et pharmaceutiques. Réagissant à cette mesure, le dirigeant cubain Fidel Castro a exigé du président américain la fin du «blocus» contre l'île et refusé toute «aumône». «Du blocus, qui est la plus cruelle des mesures, on n'a pas dit un mot», a affirmé Castro. Cuba «n'accuse pas Obama des atrocités commises par d'autres gouvernements des Etats-Unis» et ne doute pas de «sa sincérité et de sa volonté de changer la politique et l'image des Etats-Unis», souligne cependant Fidel Castro. Et d'ajouter : «Cuba a résisté et résistera encore. Elle ne tendra jamais la main pour demander l'aumône. Elle marchera de l'avant la tête haute, en coopérant avec les peuples frères d'Amérique latine et des Caraïbes, qu'il y ait ou non des sommets des Amériques, qu'Obama préside ou non les Etats-Unis». De leur côté, des organisations américaines d'exilés cubains ont accueilli favorablement la décision, y voyant un espoir de changement pour le régime castriste. «Nous sommes heureux de la décision du gouvernement des Etats-Unis parce que nous croyons que les Cubains ont le droit de voyager dans leur pays», a dit un responsable du Directoire démocratique cubain.