Les pouvoirs publics ne comptent pas rester indifférents devant la hausse inconsidérée des prix. Ils envisagent notamment un amendement de la loi sur la concurrence pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens. Promulguée en juillet 2008, elle a besoin d'être encore adaptée. Elle a besoin notamment d'un conseil de la concurrence qui n'a pas été encore installé. Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia lors de sa dernière conférence de presse avait évoqué une telle réaction. Les enveloppes dégagées d'un montant d'un 1,5 milliard de dollars pour subventionner les produits de première nécessité comme le pain, le lait ou la farine ne semblent pas suffisantes. D'aucuns ont même fait remarquer que les hausses de salaires décidées dans le sillage de la tripartite n'ont pas tellement d'impact vu la hausse de produits de large consommation comme les fruits et les légumes secs. Beaucoup d'intervenants dans le circuit commercial ne semblent pas avoir compris que si les prix sont libres, la réglementation existe aussi pour réguler et garantir le libre jeu de la concurrence. L'Etat n'abandonnera pas ses prérogatives de contrôle maintes fois réitérées. L'annonce de cette réaction étatique tant attendue a été faite ce jeudi à Sétif par le ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub. « Les agriculteurs et les commerçants seront bientôt consultés à cet effet », a-t-il ajouté. L'Etat va «plafonner les prix et fixer des marges bénéficiaires en vue de lutter contre les augmentations de prix injustifiées et les hausses débridées», a précisé le ministre. Il a également appelé les associations de défense des consommateurs à se regrouper en fédération car, a-t-il dit, «elles ne doivent pas limiter leur action aux seuls produits alimentaires, mais à étendre leurs activités à toutes les activités commerciales et de service». M. Djaâboub intervenait au cours d'une rencontre régionale regroupant les représentants des Chambres de commerce de 17 wilayas de l'Est et les opérateurs économiques de la région. Il a, par ailleurs, fait remarquer que la facture des importations a baissé. Un montant qui a enregistré une baisse de 25 % à la faveur d'une hausse de la production nationale de céréales. Le ministre du Commerce a également affirmé que l'importation des produits contrefaits sera «combattue de manière effective», en commençant, en priorité, par la pièce détachée dont l'entrée sur le territoire national sera «soumise obligatoirement au visa de la maison mère». Enfin, lors de son intervention, M. Djaâboub a évoqué la loi de finances complémentaire 2009 et l'adhésion de l'Algérie à la zone de libre échange arabe. «L'Etat, a-t-il expliqué, multiplie les concertations en vue de protéger la production nationale par l'organisation des marchés, la création de nouvelles zones industrielles, les concessions foncières et l'encouragement des pôles économiques modèles, à l'exemple de wilayas telle Sétif».