Tout porte à croire que la maison FFS est en train de se vider des siens. les démissions en cascade atterrissent ces derniers temps au niveau du siège national, via les fédérations locales du plus vieux parti d'opposition. Au moment où le secrétaire national, M. Tabou, continue à sillonner le pays pour expliquer sa position quant au boycott des élections sénatoriales et primaires, non sans écorcher au passage les autres partis politiques de la coalition gouvernementale ou autre et ruer dans les brancards de l'Etat, la maison FFS semble prendre eau de toutes parts. Nombreux sont les militants et élus de ce parti qui reprochent à leur direction son attitude à leur égard. Ainsi, après la démission collective de 4 élus et de 23 militants de la commune de Tadmait dans la daïra de Draa-Ben Khedda, le FFS vient d'enregistrer une nouvelle démission collective, celle des élus et militants de la commune de Tirmitine, toujours dans la même daïra. Ainsi, ils sont 4 élus et 19 militants à avoir emboité le pas à leurs camarades de Tadmait. Mieux, au niveau de la localité de Tirmitine, c'est toute la population qui a apporté son soutien à son P/APC, qui vient d'être radié du parti au même titre que six de ses collègues (Tadmait, Akbil, Yattafan, Timizart, Aït Toudert et Iboudrarène) et dont le seul tort est d'avoir pris part à la clôture d'un séminaire de formation organisé par le ministère de l'Intérieur à l'endroit de tous les maires du pays le 27 juillet dernier. Une clôture rehaussée par la présence du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, que les élus du FFS devaient boycotter sur instruction de M. Tabou, mais 7 élus se sont abstenus d'exécuter. Ce qui leur avait valu les foudres du même Tabou qui n'avait pas tardé à les radier du parti. Une radiation qui n'a pas été du goût des élus, encore moins des militants des régions, d'où sont issus les « sanctionnés » de Tabou. D'ailleurs dans leur missive expliquant leurs décision les démissionnaires de Tirmitine ont exprimé assez fort leur désapprobation de la politique menée actuellement par leur direction « Loin de constituer une renonciation à nos obligations de militants et à notre idéal démocratique, notre position exprime le refus d'accepter la conception autoritaire de l'action politique qui prévaut au sein du FFS. Par sa nature même, cette conception laisse une large place à la manœuvre et à l'indiscipline. L'exploitation faite de l'incident du 27 juillet 2008 est révélatrice à cet égard», lit-on dans cette lettre de démission collective. Une désapprobation appuyée même par la population locale représentée par pas moins de 13 comités de village. En effet, les animateurs de ces comités qualifient eux aussi dans une déclaration rendue publique la radiation d'injustice et apportent leur soutien à leur maire qu'ils avaient élu et réélu depuis 1997. Et ce dans un seul souci celui « de maintenir et de renforcer la stabilité et la dynamique de développement de notre commune », lit-on encore dans leur déclaration. Tout en estimant que « cette sanction répond à des desseins et objectifs inavoués ». Les militants et autres élus, voire des populations des autres localités dont le P/APC a été suspendu, seraient sur le point de rejoindre les rangs de la contestation. Reste à savoir si ces élus démissionnaires et radiés du parti défieraient une nouvelle fois l'autorité de leur « chef » en prenant part aux sénatoriales primaires que le FFS a décidé de boycotter.