Le drapeau libanais a été hissé, hier, pour la première fois depuis 60 ans, en Syrie. Le 15 octobre 2008, Beyrouth et Damas ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques. En attendant l'arrivée prévue vers la mi-avril de l'ambassadeur, Michel Khoury toujours en poste à Chypre, c'est Rami Mourtada qui est désigné comme le chargé d'affaires. «On ne peut nier le rôle joué par la Syrie dans la région et toute réconciliation libano-syrienne bénéficiera au Liban», reconnaît le Premier ministre libanais Fouad Siniora tendant à son tour «la main à la Syrie». La Syrie et le Liban, qui ont décidé en août dernier de discuter de la démarcation de leur frontière commune, une exigence du pays du Cèdre, ont établi le 15 octobre dernier, des relations diplomatiques. Dans la foulée de la sortie de crise politique à Beyrouth en mai dernier, Bachar el Assad a instauré par décret des relations diplomatiques avec le Liban. Cette volonté marque, selon les analystes, un premier pas vers la normalisation entre les deux pays qui ont connu des rapports marqués par une tutelle syrienne de 30 ans. Damas, qui tente depuis quelques mois de sortir de son isolement régional, n'a pas encore nommé son ambassadeur à Beyrouth même si son ambassade a ouvert ses portes en décembre 2008. Pour contenir les critiques de la majorité, Fouad Siniora exclut toute influence politique de ce rétablissement sur le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) lancé le 1er mars dernier à La Haye pour juger les assassins présumés de Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre libanais.