Les agressions israéliennes contre le peuple palestinien ont été fortement dénoncées dans la poésie populaire de Somia Oulmane. Cette poésie même qui puise son inspiration des choses de la vie, de ses joies et de ses peines, faite d'envolées emphatiques, quelquefois affectées mais toujours sincères, a toujours été indissociable de la culture. Un recueil de poésie intitulé «Palestine 1948-2009, éphémérides d'une tragédie» que l'auteur, Somia Oulmane, a publié dernièrement est tel un travail littéraire sur la mémoire, la reconstitution romancée d'une période cruciale de l'histoire de la Palestine. Paru aux éditions «El Faïrouz», ce recueil regroupe plus d'une vingtaine de poèmes écrit dans un langage facile et «habile», s'inscrivant en filigrane dans un espace temporel, notamment les années cinquante jusqu'à la fin deux mille. Ces écrits sont imprégnés de la violence engendrée par l'occupation sioniste. Il s'agit d'une violence psychologique. Cette poétesse a tenu à rendre, par ailleurs, un hommage à toutes les victimes palestiniennes durant une guerre qui ne connaît pas d'épilogue, les enfants notamment. L'ensemble des textes se présente à la fois comme un cri de douleur et d'espoir et comporte des images métaphoriques où on aperçoit une émotion réfléchie par les mots, restituée d'une manière esthétique par la structure des vers, relatant une atmosphère intellectuelle dans un style surréaliste. En outre, Mme Oulmane évoquera différents thèmes dont les mots sont habillés en profondeur, en l'occurrence «un été pas comme les autres», «Ghaza, cité éternelle», «la chasse aux innocents», «la mort avant la vie», «le retour de l'espoir» et «lueur de l'espoir». Cet ouvrage de 96 pages, raconte donc une histoire vraie qui ressemble aux Algériens ayant vécu cette période là de l'histoire de la guerre de libération et qui les ramène à un temps qu'ils revisiteront avec beaucoup d'émotion. Ce recueil évoque une violence psychologique qu'a ressentie notre poétesse essayant ainsi de s'extérioriser dans les vers. En somme, «Ephémérides d'une tragédie» est en réalité un regard franc sur l'univers. * A treize ans il rencontre la mort Qui le ravit sans un remord * Elle a encore préféré s'en prendre A ceux qui ne peuvent se défendre * Ces hommes, ces femmes et ces enfants Dont le seul crime est d'être vivant Sur une terre que leur a volée L'histoire par des hommes façonnée * La mort de ce pauvre petit Constitue un film inédit * Que toutes les chaînes de télé Ont su retransmettre sans délais * Les images ont été vues Par des millions d'individus La population martyre de Ghaza cesse encore de souffrir. Après les 1500 tués l'année dernière en ce mois de décembre c'est aujourd'hui une privation totale de liens avec l'étranger avec la construction de l'innommable mur construit sur 30 mètres de profondeur, fermant inexorablement la seule frontière encore possible entre la bande de Ghaza et l'Egypte. Palestine 1948-2009 éphémérides d'une tragédie Somia Oulmane. Poèmes/ 96 pages. El Faïrouz culturelle production.