Evénement n Rym Bena associe aux textes et aux poèmes populaires qu'elle met en chansons et que sa voix porte avec beaucoup de talent et de sincérité, des sonorités nouvelles et accrocheuses. Le coup d'envoi de la manifestation culturelle «Al Qods, capitale éternelle de la culture arabe 2009» a été donné, mercredi, à la salle El-Mougar, par la jeune chanteuse palestinienne Rym Bena. Cette manifestation à laquelle ont assisté les représentants de l'ambassade de Palestine à Alger, les ressortissants palestiniens, la ministre de la Culture, en compagnie de Djamila Bouhired, a été un grand moment d'émotion et de retrouvailles. Belle et élégante, Rym Bena, dans son costume traditionnel palestinien, a interprété, de sa voix prenante et sensuelle, autant de chansons que de chansonnettes, les unes à texte, les autres simplement puisées dans le patrimoine palestinien. Certaines sont des créations et des compositions, d'autres sont des reprises et des arrangements, le tout présenté et véhiculé par une voix qui a su susciter l'ouïe du public nombreux à l'écouter et à l'apprécier. Les chansons que l'artiste a interprétées racontent le vécu palestinien. «Elles racontent, dira Rym Bena, la Palestine dans ses moments de joie et de tourments.» Elles racontent également l'âme et l'identité palestinienne, sa culture et son histoire. Elles racontent sa sensibilité. Celle-ci est rendue perceptible grâce à une voix douce, claire et cristalline. Une voix éthérée. Les chansons qu'elle a interprétées correspondent à sa voix et se distinguent par un style qui lui est personnel et ayant du caractère – la musique et les paroles traduisent d'ailleurs la force du texte qui, lui, revêt une poétique à part entière. L'impact des mots est fort, fulgurant. Les mots sont fortement expressifs et démonstratifs. Cela donne aux chansons du dynamisme et du sublime. Le récital était un pur moment de poésie. Ainsi, Rym Bena, lorsqu'elle chante, dit en toute humilité le peuple palestinien en lutte continuelle et déshérité de sa raison d'être, en l'occurrence sa terre et son identité palestinienne. Rym Bena ne fait pas dans le traditionnel, même en reprenant des chansons du terroir palestinien. Elle chante moderne et d'une manière aérée. Elle prête alors sa voix à une musique se voulant plus accessible et parfaitement adaptée à l'émotivité d'un public de plus en plus jeune. Ainsi, Rym Bena associe aux textes et aux poèmes populaires qu'elle met en chansons que sa voix porte avec beaucoup de talent et de sincérité, des sonorités nouvelles et accrocheuses. Elle crée quelque chose de nouveau. Le but est d'aider à faire comprendre la musique et l'âme des Palestiniens. Si elle s'intéresse au patrimoine, entre autres les poèmes et les fables populaires, c'est pour le préserver de la disparition et aussi pour le véhiculer en chanson à la diaspora palestinienne. Pour que nul n'oublie… la Palestine. l Rym Bena est née à Nacera (El-Jalil). Sa démarche artistique est guidée par une volonté d'exprimer l'identité du peuple palestinien à travers sa musique traditionnelle qu'elle contribue à préserver et à promouvoir à travers ses productions et tournées dans le monde. La popularité et surtout la renommée internationale de Rym Bena a commencé en Europe, après que la chanteuse norvégienne Kari Bremnes l'a invitée à Oslo en 2003. Les deux artistes ont été engagées, plus tard, par le producteur de musique norvégien Erik Hillestad pour enregistrer avec d'autres artistes l'album Lullabies from the Axis of Evil, baptisé «Message musical contre la guerre, adressé à l'ancien président américain George W.Bush par des chanteuses de Palestine, d'Irak, d'Iran et de Norvège». Rym Bena, qui a décroché plusieurs prix dont celui de l'Ambassadrice de la paix en 1994 en Italie, le prix de la chanson palestinienne dans le monde en 2000 et qui a dix albums (le premier remonte à 1985 et le dernier à 2007), devient, au fil des années, le porte-parole de la chanson palestinienne moderne désormais écoutée et dans les pays arabes et dans le monde.