Photo: Fouad S. C'est parti pour le dépistage précoce du cancer du sein. Les femmes affiliées à la sécurité sociale âgées entre 40 et 70 ans et leurs ayants droit seront convoquées pour bénéficier gratuitement d'un examen annuel de mammographie. Elles seront contactées par voie postale comme elles peuvent s'attendre à des visites à domicile pour recevoir la convocation. Cette opération préventive, première du genre en Algérie, a été officiellement lancée, hier, par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale à partir du centre de diagnostic, de soins et de dépistage précoce d'Alger. Elle a été menée simultanément dans quatre centres régionaux d'imagerie médicale de la CNAS situés à Jijel, Constantine, Laghoaut et Maghnia. Cela étant, il y a, en tout, cinq centres régionaux pour couvrir la population ciblée. Un logiciel informatique a été mis en place justement pour recenser toutes les concernées par le dépistage précoce. Au lancement de l'opération, 30.000 assurées et leurs ayants droit ont été recensées. Ce même logiciel permet l'automatisation du système des convocation. Il est doté d'un mécanisme de suivi et d'orientation des patientes en cas de confirmation de la maladie. Le ministre a expliqué qu'il ne s'agit pas d'une campagne de prévention mais d'un système illimité dans le temps pour lutter contre le cancer du sein, une pathologie constituant la première cause de mortalité chez les femmes. En effet, l'Algérie recense annuellement 7000 nouveaux cas et 30.000 décès, selon le Dr Benzerga. «Il est nécessaire de savoir que le plus important est de faire le diagnostic dans le cas infra -clinique, c'est-à-dire avant l'apparition des symptômes cliniques qui sont généralement la palpation d'un nodule. Le dépistage précoce peut assurer à la malade cancéreuse la guérison totale», nous explique le même médecin radiologue de référence. Ayant un grade de maître assistant, ce dernier devra chapeauter l'opération de diagnostic précoce, en temps réel, à travers les cinq centres de dépistage via le réseau intranet de la sécurité sociale qui passera sous peu à la fibre optique à haut débit. Ce radiologue de référence a également la mission d'intervenir pour aider les 11 médecins radiologues recrutés exclusivement pour cette opération, notamment en cas de difficulté d'interprétation des mammographies dans la mesure où il a accès à l'examen des radios à distance. Le ministre a fait savoir que tous les moyens nécessaires ont été mis à la disposition de l'encadrement médical, indiquant que les centres de dépistage sont dotés d'un équipement médical de haute technologie y compris les scanners, l'IRM et les mammographies et d'une télémédecine. Il va sans dire également que ce lien de communication des spécialistes va permettre un transfert de compétence et l'amélioration de leur rentabilité. Sur la lancée, M. Louh a fait savoir qu'il y a un déficit énorme de radiologues, un problème, dit-il, pris en charge par le ministre de l'Enseignement supérieur. Pour l'accueil des femmes convoquées, des cellules pluridisciplinaires composées de psychologues et d'assistants sociaux en plus des radiologues ont été mises en place pour mener à bien cette organisation de masse de dépistage précoce qui, selon le ministre, permet de baisser le taux de mortalité et l'optimisation des dépenses de la sécurité sociale en termes de prise en charge, notamment lors du transfert d'un malade à l'étranger. En termes d'organisation, un calendrier de réception est établi en fonction de la capacité d'accueil des centres allant de 15 à 20 femmes par jour. Une soixantaine est déjà convoquée. Il convient de préciser que pour les femmes non assurées, elles seront prises en charge par le ministère de la Santé, précise M. Louh. Il est à noter également qu'une mammographie chez un privé revient à 3500 DA alors qu'au niveau de la sécurité sociale, elle est gratuite.