En marge du lancement de l'opération nationale de dépistage précoce du cancer du sein, le directeur général de la CNAS M. Berrabah Zebbar a bien voulu répondre à quelques questions. Cette opération est une aubaine pour les milliers de femmes pour dépister précocement le cancer du sein. Ne pensez-vous pas qu'elle vient un peu en retard sachant que cette pathologie fait chaque année 7000 nouveaux cas ? Les quatre centres d'imagerie réalisés à Constantine, Jijel, Laghouat et Tlemcen décidés par les pouvoirs publics et la sécurité sociale et dotés d'équipements de haute technologie (scanner, mammographie, radiologie etc) avec un système numérique ont ouvert les portes au profit des femmes assurées sociales et les ayants droit. Cette opération a débuté depuis le mois de mars passé. A ce jour, l'encadrement est composé de 11 médecins radiologues et un médecin référent. Ce dernier est un hospitalo-universitaire expérimenté. Il est notre conseiller pour l'utilisation optimum de l'imagerie médicale qui permet de dépister les maladies et faire de la prévention. A partir de là, on peut couvrir notre population ciblée des maladies chroniques et notamment des maladies du siècle (diabète, HTA). En d'autres termes, la sécurité sociale contribue d'une façon constitutionnelle à la santé. Donc, la prise en charge par le secteur de la santé et de la sécurité sociale ont un effet boule de neige. Comment sont ciblées les femmes concernées par le dépistage du cancer du sein ? Il faut souligner que cette opération n'est pas une campagne car elle n'est pas conjoncturelle et limitée dans le temps. En plus, elle n'est pas un programme de la CNAS puisque la prévention relève du secteur de la santé. Nous, on s'intègre dans un programme de prévention car c'est une action solidaire grâce à nos moyens informatiques. D'ailleurs, à ce jour, on est à 30.000 femmes recensées concernées par cette opération. C'est une opération «d'extraction» des centres payeurs à l'échelle nationale. Concrètement, comment se fait le dépistage une fois la personne convoquée pour subir les différents examens de sénologie ? Pour les besoins de cet examen, c'est une cellule pluridisciplinaire qui est mise en place. Elle se chargera de l'accueil. Pour le moment, ce sont 60 femmes qui ont été convoquées. Le dépistage est gratuit en plus d'une sensibilisation en amont. En cas de détection d'un cancer, quel est le rôle de cette cellule pluridisciplinaire ? Nous avons intégré dans le logiciel le suivi de la malade. La première chose est l'orientation de la patiente vers le médecin conseil. Mais M. le DG, vous savez pertinemment que la chimiothérapie et la radiothérapie ne sont pas accessibles pour toutes ? Nous, on a la charge de dépister. Mais pour l'aspect curatif, cela relève de la santé. Cette opération de dépistage constitue-t-elle une réduction de transfert pour des soins à l'étranger ? C'est un programme qui concerne le secteur de la santé en premier. Nous, en tant que caisse, on supporte tous les frais. Toutefois, cette opération qui est à ses débuts est tributaire de son évaluation. Pourquoi cette opération ne concerne que les femmes à partir de 40 ans et pas avant ? On verra par la suite si on doit convoquer les femmes de moins de 40 ans. Mais c'est l'avis du médecin qui prime. Si on nous demande de dépister les femmes âgées de 35 ans, on le fera. Il suffit de corriger grâce à l'évaluation. Concernant les autres pathologies, y aura-t-il une opération similaire ? On est en train de réfléchir à cela. Les IRM (image à résonance magnétique) qui sont installées c'est pour le dépistage du cancer du sein mais également pour les autres formes de cancers.