Le piratage informatique en Algérie, comme de par le monde, est devenu un phénomène des plus inquiétants. Au détriment des produits originaux, la contrefaçon a envahi le marché algérien. Selon les statistiques de Business Software Alliance (BSA), la Fédération internationale d'entreprises qui a pour but de promouvoir les objectifs de l'industrie du logiciel et de ses partenaires producteurs d'équipements informatiques, le taux du piratage en Algérie durant les dix premiers mois de l'année 2009 est de 84%, soit huit logiciels sur dix sont de vrais faux. Dans le domaine de la lutte contre ce phénomène l'Algérie, représentée par l'Office national des droits d'auteur (ONDA) et plusieurs instances internationales ont conclu des accords de coopération. Selon Mme Boudour, chargée de communication de l'ONDA, cet établissement compte «52 contrôleurs sur le territoire national qui inspectent non seulement les entreprises publiques et privées mais aussi les vendeurs de matériel informatique». Cependant, Mme Boudour a souligné que contrairement aux CD et DVD audio et vidéo, qui, une fois saisis, représentent une preuve tangible vis-à-vis de la justice, le contrôle des logiciels est assez difficile, du fait de leur téléchargement direct à partir des sites Web. Aussi, Mme Boudour a déclaré que contrairement aux autres pays, en Algérie peu d'entreprises demandent des licences pour protéger leurs produits. Pour ce qui est des causes du piratage informatique, les experts du domaine ainsi que les économistes s'accordent sur le fait que les prix des produits originaux sont inabordables pour les clients qui ont la bourse réduite mais possèdent des ordinateurs domestiques, surtout les logiciels originaux qui parfois coûtent plus cher que l'outil informatique lui-même. Mme Boudour a précisé que la principale cause consiste en «la dégradation du pouvoir d'achat des clients». En effet, à titre d'exemple, dans une boutique de matériel informatique à Alger, alors que un logiciel Kaspersky anti-virus original coûte 9000 DA, le piraté est cédé à 100 DA ! Le gérant de ce magasin a assuré que l'ensemble de sa clientèle préfère se procurer le produit piraté, qui « lui revient beaucoup moins cher que l'original», ajoutant que pour les logiciels originaux, «le client doit obligatoirement installer les mises à jour après l'expiration de la première licence d'utilisation». Enfin, Mme Boudour a estimé que la création d'un créneau entre les firmes informatiques et les clients particuliers pourrait diminuer l'utilisation des produits informatiques issus du piratage.