Nul n'ignore aujourd'hui que la généralisation du piratage en Algérie a atteint des seuils record. L'Algérie est le premier pays arabe dans le piratage des logiciels informatiques. Elle reste une zone de non-droit en matière d'atteinte aux droits de propriété intellectuelle. Ce qui irrite ses partenaires étrangers et entrave sa démarche d'adhésion à l'OMC. En effet, selon Business Software Alliance (BSA), le taux de piratage des logiciels en Algérie s'élèverait à 84%, occupant ainsi la tête des pays qui utilisent le plus les logiciels piratés devant la Tunisie placée en deuxième position, avec un taux de piratage de 79%, selon BSA, talonnée par le Liban, avec 73%. Business Software Alliance est une organisation américaine œuvrant pour la " promotion d'un monde numérique légal ", une organisation très procédurière qui ne supporte pas le mot piratage. Elle compte parmi ses membres des éditeurs célèbres à l'instar de Adobe, Apple, Autodesk, Corel, Symantec et bien sûr Microsoft. Toujours selon l'organisation américaine, l'Algérie enregistre depuis quelques années une augmentation du nombre de logiciels piratés via Internet. Ce qui aurait poussé certaines compagnies à soulever ce problème, telle que Microsoft qui a même déposé plainte contre l'utilisation des logiciels de piratage. Qu'il s'agisse des systèmes d'exploitation (Windows notamment), ou encore des applications les plus ordinaires (Word, Excel, Photoshop, antivirus, etc.) ou des jeux et autres didacticiels, toutes les formes de piratage sont pratiquées en Algérie. Microsoft est la première victime dans la liste des logiciels les plus piratés. Pour rappel, le leader mondial Microsoft a tenté, dès son entrée en Algérie en 1998, de faire barrage au piratage en prévoyant une campagne de grande envergure. Il suffisait d'envoyer des représentants auprès de n'importe quelle entreprise et lui demander de justifier d'une licence pour les logiciels. A défaut, une action en justice devait être entreprise. Mais pour des raisons diverses, la démarche est tombée à l'eau. Le phénomène ne cesse de prendre des proportions alarmantes touchant même de nombreuses institutions de l'Etat et ses démembrements administratifs. Ce qui aurait provoqué une situation conflictuelle de nature peut-être à noyer la filiale algérienne Microsoft dans d'autres voies que celle de la conquête du marché. Par ailleurs, ce sont si l'on en croit BSA, c'est les Emirats arabes unis qui enregistreraient le taux le plus faible de piratage de logiciels dans le monde arabe, avec seulement un taux de 35%. Rappelons, en outre, que la Ligue des Etats arabes a prévu de se réunir en octobre prochain pour étudier ce phénomène, tout en accélérant le rythme de son travail contre ce que ses responsables ont qualifié de fléau du vol de la propriété intellectuelle, le piratage et la contrefaçon, qui coûtent au monde arabe une perte estimée à plus de 50 milliards de dollars par an. D'ailleurs, cette réunion pourrait se dérouler dans la foulée de la tenue du premier Forum arabe pour la protection du consommateur et des marques commerciales les 19, 20 et 21 octobre 2008.