Un cycle de formation sera dispensé aux magistrats algériens spécialisés dans la lutte contre la contrefaçon et le piratage. Le phénomène de la contrefaçon fait des ravages en Algérie. La menace va crescendo, notamment avec l'ouverture du marché national aux produits étrangers. Alors qu'actuellement il est classé en septième position en matière de piratage de logiciels informatiques -après la Chine, le Vietnam, l'Ukraine, l'Indonésie, la Russie et le Zimbabwe- notre pays risque de se voir «hisser» aux premiers rangs. Pour parer à cette menace imminente, les Etats-Unis d'Amérique proposent leur aide à la justice algérienne. Cela, notamment en prenant en charge la formation des magistrats spécialisés dans le domaine de la lutte contre le piratage et la contrefaçon. L'ambassadeur des USA à Alger M.Richard Erdman, a indiqué, hier, lors de la rencontre de deux jours sur la propriété intellectuelle, qu'organise le ministère de la Justice que son pays «s'engage activement à donner des cycles de formation à des magistrats algériens, au cours de l'année 2005.» Cela, a-t-il estimé «est susceptible de renforcer la coopération entre l'Algérie et les USA, dans le domaine de la lutte contre toutes les formes de piratages et de la contre-façon.» Cette aide visant à lutter contre ce phénomène dévastateur, s'inscrit dans le programme Mepi (Meaddle East Partnership Initiatives). «L'Algérie doit mettre en application les lois nécessaires pour lutter contre ce phénomène. Cela peut l'aider efficacement dans le cadre de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce», a estimé M.Erdman. D'autre part, en endiguant toutes le formes de contrefaçon, l'Algérie favorisera la venue des investissements directs étrangers. A cet effet, procéder à de profondes réformes dans le système judiciaire algérien s'avère d'une nécessité absolue. Selon M.Michael B.Adlin, avocat et conseiller auprès du bureau de la mise en application de la législation, «le piratage des CD, films ou encore des livres se chiffre en millions de dollars». Le conférencier n'a, en outre, pas révélé le chiffre exact du coût de ce phénomène aux pays touchés. Néanmoins, à l'échelle mondiale, et selon une étude effectuée par le Business Software Alliance (BSA), le piratage informatique est de 25% et coûte 30 milliards de dollars. Il a indiqué, par ailleurs que les pays comme l'Algérie doivent lutter activement contre ce fléau qui menace sérieusement l'économie aussi bien nationale que mondiale. Toutefois, pour ce faire, le développement des ressources humaines est l'un des principaux éléments susceptibles de mettre un terme ou du moins freiner le piratage. Michael Adlin a déclaré, en sus, que deux compagnies multinationales, dont il n'a pas dévoilé les noms et dont les produits ont été contrefaits, ont déposé plainte contre l'Algérie. Pour rappel, un protocole d'accord a été signé au mois d'octobre 2004 entre l'Office national des droits d'auteurs (Onda) et le Business Software Alliance (BSA). Dans ce protocole d'accord, il est indiqué que les deux organismes travaillent en étroite collaboration pour la protection des droits d´auteur appliqués au logiciel et pour la lutte contre le piratage informatique.