La France qui a perdu son rang de partenaire incontournable au Sud et l'Egypte tentent de «réveiller» l'Union pour la Méditerranée (UPM). Un projet en panne depuis l'intervention militaire israélienne à Ghaza fin 2008-début 2009. Faute de pouvoir organiser une réunion entre tous les membres de l'Union, Bernard Kouchner qui a reçu à Paris le 29 novembre 2009 ses homologues égyptien et espagnol, était hier au Caire pour rencontrer ces derniers et les ministres tunisien et jordanien des Affaires étrangères. Même si ce faible nombre de participants vaut constat : sur les 43 présents au sommet fondateur de Paris, 5 seulement semblent motivés pour donner un second souffle à ce projet qui promet de «transformer la Méditerranée en un espace de paix, de démocratie, de coopération et de prospérité», Nicolas Sarkozy ne désespère pas de réunir pendant la présidence espagnole de l'Union européenne un sommet en juin 2010 à Barcelone et d'installer le secrétariat général dans la capitale catalane. Même si un consensus se serait dégagé au Caire sur le Jordanien Ahmed Massadeh comme SG de l'UPM en attendant une confirmation lors d'une réunion prévue à Bruxelles le 12 janvier prochain, l'UPM aura du mal à démarrer pour «les problématiques politiques» du Moyen-Orient. «Tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas réglé, l'UPM ne peut pas avoir son plein élan, notamment sur les plans politique et sécuritaire», reconnaît Nasser Ahmed Kamel, l'ambassadeur d'Egypte en France. «Il reste de petits problèmes entre certains ministres des Affaires étrangères», déclare Kouchner convaincu que l'UPM est «une grande idée». Sur le terrain, l'arrivée d'un ministre israélien des Affaires étrangères ultranationaliste, Avigdor Lieberman, continue de servir de repoussoir à «ses» homologues arabes qui refusent de s'asseoir à la même table que lui, - une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l'UPM prévue en novembre a dû être reportée sine die en raison de ce différend- et la Turquie soupçonne toujours la France d'avoir un «agenda caché» pour la tenir en marge de l'Union européenne.