Danger ! Le football africain a encore versé son sang. Sans raison valable. La CAF et sa CAN viennent d'encaisser un but, un autre, sanglant, qui maculera, à jamais, les couleurs vivantes d'une Afrique mal protégée et souvent victime de ses « propres » mauvais réflexes. En Afrique, on ne se « violente » plus dans les tribunes, dans les rues ou sur le terrain, aujourd'hui on court le risque (certain) de se faire canarder, voire bombarder, à l'arme lourde en se rendant à une compétition sportive ou autre. Les litiges entre factions au niveau de certains pays vont-ils se « faire » régler par le chantage meurtrier à chaque fois qu'un événement est programmé dans un de ces pays à problèmes ? La politique va-t-elle tuer le sport ? L'exemple exécrable s'est vérifié depuis les sommets des pyramides d'Egypte contre l'Algérie. Depuis deux jours et à l'heure du premier match de la CAN (Angola-Mali) qui sera précédé par la cérémonie d'ouverture de cette 27e édition, l'événement africain a été traîné dans le sang et la victime, l'équipe du Togo (un favori en puissance), pense à retourner à la maison. De l'attaque à coups de grosses pierres contre le bus des Verts par des mutants égyptiens, la récidive, par rafales à balles réelles, est signée à Cabinda par les rebelles des forces armées de libération du Cabinda (FLEC) qui ont revendiqué l'attentat. Une opposition (FLEC) qui refuse l'allégeance au pouvoir de Luanda depuis l'indépendance (1975) de l'Angola. Le FLEC combat pour l'indépendance de cette province enclave pétrolifère. L'Angola a été le théâtre de 27 ans de guerre civile. En attendant le renforcement des mesures de sécurité, particulièrement à Cabinda, l'ensemble des 16 équipes nationales présentes en Angola sont sous le choc de cet attentat. Des équipes auraient demandé l'annulation des matches ou alors le transfert du groupe du Togo (B), c'est-à-dire sortir la compétition de Cabinda. A l'heure où nous mettons sous presse, on confirme le décès du chauffeur, du coach adjoint togolais, Abalo Amelete et du chargé de la communication, Stanislas Ocloo. L'attentat a fait aussi neuf blessés dont 2 joueurs atteints au dos et au rein. Certains clubs étrangers employeurs de joueurs africains ont réclamé le retour immédiat de leurs pensionnaires. L'Angola a-t-elle sous-estimé les menaces des séparatistes ? La balle…de football est désormais entre les mains du gouvernement pour replacer la CAN dans son esprit et son corps sportifs et festifs.