Mohamed Dib, conférencier (Maurice Monnoyer témoigne) de Mehenni Akbal Editions El Amel, 94 pages, Considéré comme l'un des pionniers de la littérature algérienne d'expression francophone, néanmoins hormis celles ou ceux qui l'ont lu, qui peut se targuer de connaître de plus près le grand romancier Mohamed Dib, très peu, dirions-nous, à l'aune d'un maigre lectorat et d'une génération dont la littérature, encore moins la littérature algérienne, n'a jamais le premier des soucis. Ainsi, pour apporter une toute petite touche à la biographie de monument lettré, Meheni Akbal vient de publier chez Editions El Amel, un petit ouvrage biographique qui ne fait pas 100 pages, mais dont le contenu est d'une telle richesse que l'on se demanderait bien sur une manière assez habile pour synthétiser la vie et l'œuvre de Dib. Mais c'est en prêtant la voix et l'écrit - le témoignage - d'un journaliste belge, Maurice Monnoyer, que l'auteur semble aborder l'immensité de l'univers « dibien » à la fois sur le plan esthétique que biographique. En effet, Monnoyer, de par son métier de reporter a travaillé à Alger à titre de rédacteur en chef de l'hebdomadaire L'Effort algérien. Et c'est durant cette période qu'il approche les grands ténors de la littérature, à l'image de Dib, Feraoun - au quel l'auteur a consacré un second ouvrage se basant sur le même Monnoyer- Mouloud Mammeri… avec qui il s'est lié d'amitié. L'ouvrage d'Akbal se propose donc de mettre la lumière par à coups sur d'autres facettes de celui que beaucoup ne connaissent hélas qu'à travers sa fameuse trilogie, feignant, a dessein ou non, de passer outre une œuvre remarquable qui porta Dib au firmament de la notoriété mondiale. Pour des soucis didactiques, l'auteur propose des chapitres pointus (Mohamed Dib, conférencier, fiche bibliographique, repères biographiques)..le tout couronné par un dossier traitant du roman phare. La Grande Maison, ainsi qu'une série de lettres inédites de ce dernier à son ami Maurice Monnoyer.