Dans ce qu'on appelle "Tamazgha occidentale", le sud-est marocain à Goulmima du nom de Agoulmime, en français le lac, la nuit de «Id Seggwas», nouvel an amazigh, se perpétue encore dans le pays et les régions berbérophones. Le nouvel an berbère est nommé autrement selon la localité, ainsi il est appelé «Assegwas Awakel», l'année de la terre, ou Yennayer bwakkal, «janvier de la terre» par rapport à «assegwass iguewan», le nouvel an musulman, le nouvel an des cieux. Il existe dans cette région de Goulmima une tradition remontant à la nuit des temps. En cette veille du 13 janvier, on prépare un couscous aux sept légumes, «sebaa khoudra», consistant en des légumes de saison, soit des fèves, asperges sauvages, carottes artichauts, aubergines et un noyau de datte que l'on jette dans la sauce. Au soir venu, la famille se réunit autour du plateau en bois ou taslaft en sakssou pour déguster le couscous aux sept légumes. Celui ou celle qui tombe sur le noyau de datte, «ighess», est appelé à être heureux. Il ou elle est azouhri, le chanceux. La chance, le bonheur l'accompagneront toute l'année. Outre le couscous aux sept légumes, on prépare souvent une bouillie contenant le noyau de datte, «Tagwella n'yennayyer», la bouillie de janvier. La célébration de Yennayer au Maroc peut durer jusqu'à trois jours. Chaque jour on y prépare un plat différent : le premier jour, on y prépare la bouillie, le deuxième le couscous aux sept légumes et le troisième on y cuisine des poulets.