Ph. : Makine F. L'été est une période qui coïncide avec la préparation d'avant-saison et le plus souvent avec le début des différents championnats de football, comme ce fut d'ailleurs le cas cette saison dans notre pays où le coup d'envoi de l'exercice 2009/2010 a été donné plus tôt que d'habitude, le 6 août. Mais c'est aussi une période de fortes chaleurs, capables de mettre à rude épreuve les organismes. Une séance d'entraînement intensive par cette chaleur peut faire perdre jusqu'à 2 litres d'eau par heure. On peut perdre de près de 8 % de poids corporel. Un seul mot d'ordre : se réhydrater, mais pas n'importe comment. Les spécialistes conseillent pendant l'exercice des boissons avec une concentration en sodium comprise entre 20 et 50 mmol/L (environ 460 à 1150 mg/L). Après un exercice important, on peut choisir des boissons dont la concentration en sodium est comprise entre 50 et 100 mmol /L (1150 à 2300 mg/L). Il faut boire à peu près autant d'eau que vous en avez perdu en transpirant (moins il y a de sodium dans votre boisson, plus il faut en boire). Les chercheurs sont de plus en plus nombreux à penser que les personnes qui ne s'hydratent pas suffisamment tout au long de l'année ont plus de risques que les autres de souffrir de troubles chroniques, en particulier calculs urinaires, constipation, et peut-être maladies coronariennes, caillots veineux, accident vasculaire cérébral. Selon la température, on a remarqué certains changements au niveau des réponses physiologiques. Ainsi, l'organisme d'un joueur de football peut être influencé négativement par une baisse ou une hausse de la température. Il peut être dangereux de s'entraîner dans ces deux cas, si des précautions ne sont pas prises. Le danger résulte dans la différence entre la température de notre corps et la température ambiante. La température affecte ce qu'on appelle la thermorégulation ainsi que le transport de l'oxygène dans le sang. Notre organisme a la qualité de s'adapter jusqu'à un certain point aux changements de la température. Quand il fait très froid, on aura tendance à trembler; notre organisme induit alors un travail qui a pour but de produire de la chaleur afin de nous protéger contre le froid. La chair de poule est un exemple d'acclimatation de notre corps aux variations de la température. Cependant, quand il fait très chaud, se refroidir n'est pas aussi facile. Personne n'endure avec aisance les + 30°, même après des semaines et des semaines d'acclimatation. Un temps très chaud allié à un taux d'humidité élevé peut avoir, lors des efforts physiques prolongés, des conséquences très néfastes sur l'organisme. Ces conditions ne font pas que diminuer la performance de joueur, mais cela peut même menacer sérieusement sa santé et dans des conditions extrêmes causer sa mort. D'où l'importance de s'accorder quelques minutes pour mieux savoir comment réagir et s'adapter à ce stress thermal. Certainement, l'organisme se doit de s'adapter à la température ambiante. Mais il doit aussi répondre aux besoins relatifs à la chaleur développée par le travail musculaire. Ce qui fait varier la température du corps, ce sont l'activité métabolique de notre corps et la température ambiante. La thermorégulation a justement pour but d'équilibrer ces deux facteurs. Cependant, il y a un point limite où le corps contrôle la situation et où son rendement est optimal. L'organisme se doit de maintenir une température corporelle normale constante (entre 36,5° C et 37,5 °C). En général, le corps est plus chaud que la température ambiante. Dans certains cas, la chaleur produite lors de ces réactions métaboliques peut servir à maintenir la chaleur corporelle. Mais lorsque l'air ambiant est plus chaud que notre corps, c'est le contraire qui se produit. Notre organisme a tendance à absorber la chaleur. Au cours d'un effort physique, le travail musculaire dégage de la chaleur. La température du corps à certains endroits peut s'élever jusqu'à 42°C. Le système circulatoire tentera de répondre à la demande en oxygène des muscles fortement sollicités et de maintenir une température corporelle constante. Cette chaleur trop élevée est rejetée par le corps pour maintenir la température corporelle à son niveau initial. Le sang réchauffé dans les muscles irrigue la peau et se refroidit au contact de l'air. La peau secrète de la sueur qui évacue la chaleur vers l'extérieur, ce qui provoque un effet rafraîchissant. Le corps utilise quatre (4) moyens pour dissiper la chaleur par la peau : 1° par la convection (transfert de la chaleur dans l'air ou dans l'eau); 2° par la conduction (transfert de la chaleur du corps vers un objet); 3° par la radiation (perte de chaleur sous la forme de rayons infrarouges); 4° enfin, par l'évaporation. Dans un environnement chaud, la dissipation de la chaleur par conduction, convection et radiation est très minime; toute la production de chaleur doit donc être dissipée par évaporation. Lorsqu'il fait très chaud et humide comme durant les périodes de canicule, l'évaporation de la chaleur devient aussi minimale, et c'est à ce moment là que les risques d'hyperthermie augmentent. Pour atteindre ses objectifs, le système nerveux augmente la fréquence cardiaque et redistribue le volume sanguin pour privilégier le niveau de la peau de manière à refroidir le sang. Par temps chaud et dans un entraînement intense, un joueur peut perdre jusqu'à 2 litres d'eau par heure. Même dans des conditions plus fraîches, la température du corps d'un joueur augmente du fait de l'énergie considérable dépensée. En compétition, un joueur peut produire 15 - 20 fois plus de chaleur qu'au repos. L'excès de chaleur est réduit principalement à l'aide de la transpiration (évaporation). Par contre, un problème apparaît lorsque l'humidité de l'air est élevée ou saturée en eau: l'évaporation d'eau ne peut se faire. C'est alors que les problèmes plus sérieux peuvent apparaître. Dans ce cas de chaleur excessive, on assiste à une élévation de la température du corps et une grande perte de fluides et d'électrolytes par la transpiration. - Il sera plus difficile de jouer, se fatiguer plus vite, et la performance s'en ressentira. - Des premiers signes de maladie liée à la chaleur peuvent apparaître, tels que : • Migraines •Accélération du pouls •Vertiges •Manque d'énergie •Problèmes de vision •Frissons •Crampes •Nausées - Si on n'intervient pas, ces signes peuvent rapidement s'intensifier et il y aura risque d'être dans une situation plus grave qui peut aller à des crampes musculaires sévères jusqu'à l'épuisement dû à la chaleur et l'effondrement. - Sans traitement adéquat, cette situation peut se développer en un coup de chaleur extrêmement grave. C'est pourquoi il faut prendre en considération les facteurs qui affectent la capacité du corps à réduire la charge calorifique, à savoir : •Température ambiante élevée •Humidité (diminue l'efficacité de la sudation) •Rayonnement solaire (exposition au soleil) •Déshydratation 1° Effets de la déshydratation sur le poids et ses effets sur la performance : Le pourcentage Effets sur la performance Perte pondérale De 0 à 2% Baisse de l'endurance près de 1,4 kg De 2 à 4 % Baisse de la puissance près de 1,4 à 2,7 kg De 4 à 6 % Début de surchauffe près de 2,7 à 4,5 kg Plus de 6% Coup de chaleur plus de 4,5 kg. 2° Conséquence sur l'organisme et la performance en général. Niveau de déshydratation Durée de l'exercice Les effets - Impression de soif De 1 à 2 hres Soif, inconfort, perte d'endurance - Baisse de performance De 2 à 3 hres Malaise, perte de la puissance, baisse de la vigilance et de la dextérité - Crampe de chaleur De 3 à 4 hres Crampes, mal de tête, sensation de très grand malaise.