L'application des augmentations se fera avec effet rétroactif Bonne nouvelle pour les travailleurs relevant du secteur économique public et privé. Les négociations pour les augmentations salariales ont été officiellement enclenchées, ce jeudi, par le représentant du gouvernement, M. Tayeb Louh. En présence des partenaires sociaux, UGTA et patronat, et les représentants des fédérations des différents secteurs d'activité, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, en vue d'appliquer les directives découlant de la 13e tripartite, a lancé les révisions des conventions collectives de branches pour les travailleurs du secteur public et des conventions-cadres pour ceux qui relèvent du secteur privé. Des groupes de travail ont été à cet effet installés, et devront commencer les négociations dès cette semaine pour pouvoir, dans une seconde étape, soumettre des propositions. Selon une source syndicale, cette opération ne peut dépasser un délai de six mois et l'application des augmentations se fera avec effet rétroactif à partir du mois de janvier. « C'est ce qui va inéluctablement améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs, une des préoccupations majeures des trois partenaires », indique le ministre. Tout en rappelant les différentes étapes ayant marqué les révisions de ces conventions, Tayeb Louh a fait remarquer que cette démarche s'inscrit dans le cadre de la politique du dialogue social adoptée par les signataires du pacte économique et social. Le ministre a fait savoir que les conventions collectives de branches incluent non seulement les augmentations des salaires mais également la classification professionnelle, les primes et indemnités, les intéressements liés à la productivité et au résultat de l'activité et la prévention contre les conflits collectifs au sein de l'entreprise... Le ministre a rappelé également que depuis 1990 jusqu'à ce jour, le monde du travail a enregistré la signature de 55 conventions sectorielles et 93 conventions collectives de branches, dont 77,70% ont été conclus durant la période 2006-2009 soit avec les différents SGP ou directement avec des entreprises. En s'adressant aux membres des groupes de travail, le ministre a souligné la nécessité de prendre en considération la situation financière de l'entreprise et la possibilité d'accroître la productivité et les chances de recrutement lors des négociations. Celles-ci doivent également préserver les programmes d'assainissement et de modernisation opérés par l'Etat. Par ailleurs, il convient de souligner que 21 secteurs économiques publics sont concernés par cette révision des conventions de branches. Il s'agit des secteurs de l'hydraulique, des banques et assurances, des matériaux de construction, de l'agroalimentaire, la presse, les BTP, commerce et tourisme, mines et assimilés, pétrole et chimie, chemin de fer, enseignement supérieur, transport, collectivités locales, mécanique métallurgie, santé, textiles et cuirs, P et T, Sonelgaz, dockers, habitat et forêts. La centrale syndicale a désigné les secrétaires nationaux chargés des affaires économiques et études, le chargé de la législation et relation du travail et enfin le chargé des conflits sociaux pour suivre les négociations du secteur public. Salah Djenouhet et Rachid Ait Ali en leur qualité, respectivement de SN chargé de l'administration et finances et chef de cabinet du secrétaire général, ont été quant à eux chargés du suivi des négociations des conventions-cadres. l Les travailleurs de la SNVI remettent les machines en marche Les travailleurs de la SNVI ont mis fin à leur mouvement de protestation, lancé le 3 janvier, et ce, après l'annonce du lancement des négociations des conventions collectives de branches. Présidant, ce jeudi, le coup d'envoi de cette opération qui englobe également le lancement des négociations des conventions-cadres pour les travailleurs relevant du secteur économique privé, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh a salué les travailleurs de la SNVI qui, grâce au dialogue, ont mis fin à la grève. Le ministre a rassuré les travailleurs que le plan de relance initié pour la réhabilitation de cette entreprise va bon train. Il a fait savoir que les pouvoirs publics ont donné une « importance capitale à cette entreprise, ce qui lui a permis de bénéficier d'une politique spécifique de réhabilitation ». Concrètement, cette entreprise a bénéficié de mesures d'accompagnement et de redressement sur le plan financier. Tayeb Louh a indiqué qu'en application de la décision du Conseil de participation de l'Etat de juin dernier, une enveloppe de 62 milliards de dinars a été dégagée pour l'assainissement financier global de cette entreprise, en plus des 11 milliards de dinars alloués sous forme de crédit bonifié pour l'investissement. l Une commande de 10 000 véhicules à satisfaire Après la remise en marche des machines, les ouvriers doivent désormais retrousser les manches pour réaliser la commande en matière de véhicules d'ores et déjà mise sur la table. Un plan de charge de 10 000 véhicules a été établi pour la SNVI, souligne le ministre du Travail. Selon lui, toutes les institutions de l'Etat ont été instruites de s'adresser à la SNVI pour satisfaire leurs besoins en matière de véhicules. « Cette démarche permettra non seulement la relance de la machine productive de la SNVI de telle manière à ce qu'elle puisse faire face à la concurrence mais également la création de pas moins de 3000 nouveaux postes d'emploi », affirme le ministre. Il convient de souligner que la SNVI a recruté dernièrement 1500 travailleurs dont 300 dans le cadre du dispositif d'aide d'insertion professionnelle dont la majorité a un grade d'ingénieur et de technicien supérieur. Le premier responsable du secteur du travail a, dans la foulée, mis l'accent sur la nécessité de conjuguer les efforts afin d'atteindre les objectifs. Selon lui, les décisions prises par le gouvernement dont l'annulation du crédit automobile et l'importation de véhicule s'inscrit dans la démarche visant l'encouragement de la production nationale et la relance de la SNVI. Selon M. Louh, la grève paralysant la SNVI constitue « une manœuvre dont le but était de servir des intérêts de ceux qui souhaitent entraver l'activité de la SNVI de manière à permettre la poursuite de l'importation des véhicules ». l «Que la SNVI soit la locomotive de l'industrie nationale» Pour sa part, le secrétaire général de la Centrale syndicale, M. Sidi Saïd a indiqué que « la décision responsable des travailleurs de la SNVI favorise le dialogue démontre que la base a du respect pour l'action syndicale et pour l'entreprise ». Il est nécessaire, dit-il, que « les travailleurs s'attellent à faire de leur entreprise un fleuron et une locomotive du renouveau économique du secteur public et de l'industrie nationale ». Sur le point relatif à la retraite anticipée, le patron de l'UGTA a ajouté : « Je tranquillise les travailleurs qu'ils disposent de toute l'année 2010. La loi qui sera promulguée fera référence à ceux qui ouvrent droit à la retraite sans condition d'âge ». Le représentant des travailleurs de la SNVI, M. Mustapha Zetoutou a indiqué, de son côté, que la décision de suspension de grève a été prise à l'unanimité, à l'issue d'une assemblée générale tenue jeudi matin à la suite de la rencontre du syndicat d'entreprise avec le SG de la Centrale syndicale. « Nous avons eu écho que le problème de la retraite a été décalé à la fin de 2010. Nous avons même demandé l'abrogation de la loi, même si celle-ci n'a pas encore été promulguée. Mais d'ici là on espère qu'il y aura des changements. L'essentiel pour nous reste le lancement des négociations des branches », a-t-il dit. l Sidi Saïd interpelle les éditeurs Le secrétaire général de la centrale syndicale, M. Sidi Saïd, a interpellé l'ensemble des éditeurs de la presse privée afin d'enclencher les négociations avec la fédération des journalistes affiliée à l'UGTA, créée récemment. « C'est pour la première fois que cette fédération sera associée. Elle doit s'atteler à négocier une augmentation salariale avec l'ensemble des éditeurs au profit des journalistes », a souligné Sidi Saïd. Evoquant la presse publique, le patron de l'UGTA a souligné qu'étant donné que les organismes publics ne dépendent pas d'une SGP, les négociations des augmentations salariales seront prises en charge par la fédération de la culture et la communication.