C'est désormais officiel. La fourchette moyenne relative à la revalorisation salariale dans les secteurs privé et public varie entre 20 et 23%. L'annonce a été faite hier par Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. S'exprimant en marge de la cérémonie portant signature des 84 conventions de branches collectives finalisées, le ministre, cité par APS, a indiqué que celles-ci concernent une vingtaine de secteurs économiques publics et privés. Entre autres secteurs touchés par cette augmentation, ceux des postes et télécommunications, des ports, de la mécanique, du transport ferroviaire et de l'aviation, ainsi que les secteurs des textiles et cuirs. Le nombre des bénéficiaires de ces conventions s'élève à 2,9 millions de travailleurs, précise-t-il encore. Les cinq secteurs qui n'ont pas achevé les négociations sont ceux de l'information, de la culture, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de la jeunesse et des sports, à en croire les propos de Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale pour qui l'achèvement de l'opération est prévu fin mai. Il y a quelques jours, le patronat annonçait une revalorisation salariale au profit des travailleurs du secteur économique privé entre 10 et 20%, en insistant sur la prise en considération de l'environnement dans lequel évolue l'entreprise privée. Cette requête formulée par le patronat a été déjà entérinée lors de la dernière tripartite des 2 et 3 décembre 2009. D'ailleurs, il a été convenu que les augmentations salariales dans le secteur économique doivent tenir compte à la fois des performances de l'économie nationale et de l'évolution du coût de la vie. Pour sa part, l'Union générale des travailleurs algériens voulait imposer une fourchette variant entre 20 et 30%. Face à cette divergence de vues, il semble que le gouvernement ait décidé de choisir le juste milieu pour ne pas froisser ses partenaires. Ceci dit, la signature de ces conventions constitue, selon les propos de Louh, « une preuve de la maturité du dialogue social en Algérie ». L'application de la revalorisation des salaires, dans le cadre des conventions ratifiées, interviendra avec effet rétroactif à partir de janvier 2010. Le ministre a exprimé la ferme volonté de son département à combler « le vide » existant dans l'actuel code du travail relatif à l'autorisation du ministère à généraliser les conventions collectives dans tous les secteurs. Ceci, explique-t-il, « afin que les employeurs ne puissent pas imposer leurs salaires aux travailleurs sans négociations ». Par ailleurs, le ministre a fait savoir que les décrets portant actualisation du système indemnitaire seront prochainement promulgués au profit de tous les corps combinés, les professionnels et les agents contractuels, en insistant sur la finalisation progressive des systèmes d'indemnisation spécifique à chaque secteur. Selon lui, plus de 1,6 million de fonctionnaires bénéficieront de la révision des statuts particuliers et des systèmes indemnitaires des différents corps relevant du secteur de la Fonction publique. Le ministère du Travail a promulgué au total 38 statuts dont 45 statuts particuliers. Dans un autre registre, M. Louh a reconnu que quelque 20 000 retraités n'ont pas bénéficié de la décision d'annulation de l'impôt sur le revenu. Pourtant, les retraités dont la pension ne dépasse pas 20 000 DA sont exonérés comme le stipulait la loi de finances complémentaire (LFC) 2009. Le ministre a invoqué, dans ce sens, un problème de mise en œuvre au sein de la Caisse nationale des retraites. Ce à quoi, il s'est engagé à apporter la solution.