…La justification de l'introduction de cette discipline par l'espoir d'avoir ensuite le transfert du don échiquéen à d'autres domaines… Nous pouvons donc formuler «le Système Jeu d'échecs» de l'utilisation des échecs dans l'éducation (fondée sur «la motivation quasi spontanée de l'élève pour les échecs en vue de susciter un intérêt ou de faciliter la compréhension vis-à-vis d'autres disciplines ») de la façon similaire au Système JIP (jeux intellectuels de poursuite) avec les composantes : L'initiation au sport intellectuel au moyen des échecs (jeux, loisirs, distractions, sport). l'utilisation du jeu d'échecs pour l'éducation artistique et culturelle (activités artistiques, activités manuelles et artisanales, recherche historique, actualité). L'utilisation des échecs pour l'éducation scientifique (informatique, ordinateurs, robots, étude du milieu humain). L'organisation des compétitions et des autres manifestations pour perfectionner l'art de communication des participants (sport, loisirs, étude du milieu humain, correspondance scolaire). L'utilisation des échecs comme support pour l'enseignement des mathématiques. En fait, en 1988, la formulation du Système JIP a été effectuée sur la base de l'analyse des opinions et conclusions des spécialistes sur l'utilisation des échecs et des autres jeux intellectuels classiques dans l'éducation. Norbert Engel reconnaît les difficultés de l'introduction du jeu d'échecs dans les écoles : «Pourtant, malgré ces arguments apparemment puissants, les écoles où les échecs ont «pignon sur rue» sont encore l'exception. Comment s'expliquer cela ? Certes des activités ludiques n'ont pas bonne presse dans le milieu scolaire, mais les raisons invoquées sont plus précises, tantôt sincères, tantôt hypocrites. Raison de motivation en Russie, raisons financières en France, lourdeur de structure en Allemagne. Mais il est d'autres motifs, tel celui invoqué par «the National Institut of Education » des Etats-Unis, prétendant qu'il ne saurait y avoir transfert du don échiquéen à d'autres domaines du savoir, et qu'il vaut mieux faire deux heures de mathématiques de plus, plutôt que deux heures d'échecs, si l'on veut s'améliorer en mathématiques. Ce qui semble faire bon marché de l'intérêt de l'élève ! Plus avant, les échecs apparaissent donc dans le monde scolaire plus comme un concurrent que comme un complément (sports, visites de musées, etc.) des matières traditionnelles très important et non productif selon les cours de notre société». La justification de l'introduction de cette discipline par l'espoir d'avoir ensuite le transfert du don échiquéen à d'autres domaines n'est pas convaincant pour les opposants. Par contre, l'argumentation élaborée sur l'utilisation des échecs comme support pédagogique est plus convaincant. Mais l'argumentation sur l'utilisation du jeu d'échecs dans l'éducation a été toujours fondée sur son prestige et l'intérêt. Après la victoire de l'ordinateur sur Kasparov, ce «grand mythe ludique» aurait perdu, «à haut niveau, de son intérêt». David Bronstein a fait à ce sujet une déclaration que nous devons prendre en considération : «L'intellect résiste aux principes des Echecs, qui sont en fait primitifs, comme le gain du rythme et de l'espace. C'est vrai que Nabokov croyait qu'il était plus intelligent que tous les autres car il composait des problèmes échiquéens. Mais les problèmes échiquéens ne sont que des problèmes combinatoires. Les Echecs créent une illusion de participation à une activité hautement intellectuelle. Seulement une illusion. Croyez-moi, je sais ce que j'affirme…» C'est pourquoi, aujourd'hui, il est difficile de créer un centre d'intérêt durable avec les Echecs et les utiliser comme support pédagogique. Malgré cette situation défavorable, les adeptes des Echecs continuent les tentatives d'introduction du jeu d'échecs à l'école avec le statut d'une discipline à part entière.... Soukhine évalue l'état de l'introduction des Echecs dans l'éducation de la façon suivante : «En 1993, le ministère de l'Education de la Fédération de Russie, lui-même, a demandé de créer la première collection des documents pédagogique et méthodique pour l'école élémentaire qui a déjà été créée en 1994. Mais il est encore tôt de parler de l'introduction réelle avant de résoudre la question du personnel».