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A propos de la décision américaine de mettre de l'Algérie sur la liste noire- Mme Benhabylès : «Les Etats-Unis sont à l'origine des mouvements terroristes»
Mme Saïda Benhabylès, présidente du Mouvement féminin algérien de solidarité avec la femme rurale, et co-présidente de la Fédération internationale des associations des victimes du terrorisme, est en colère. Hier, dans une conférence de presse, elle a affirmé que son irritation durera tant que l'Algérie figure sur la «liste noire» établie par les Etats-Unis de 14 pays dont les ressortissants sont désormais soumis à des contrôles accrus avant d'embarquer pour ce pays. Des mesures que Mme Benhabylès juge humiliantes et discriminatoires. Elle a rappelé que tant que cette décision vis-à-vis des Algériens n'est pas levée, c'est la dignité de tous les Algériens qui est bafouée. « On doit impérativement s'unir pour faire face à cette politique de deux poids, deux mesures », estime-t-elle. « Après avoir mené un combat sans relâche contre les terroristes, l'Algérie se retrouve au banc des accusés alors qu'elle mérite la reconnaissance internationale », indique l'ancienne ministre. Selon elle, la décision du département d'Etat a été prise suite au refus de l'Algérie de l'installation d'une base militaire américaine sur son territoire pour lutter contre le terrorisme dans les pays du Sahel. « La société civile, les parlementaires et les diplomates doivent conjuguer leurs efforts face à cette humiliation », lance-t-elle. Dans son long réquisitoire contre les USA, la co-présidente de la Fédération internationale des associations des victimes du terrorisme a rappelé que ce pays a encouragé et alimenté le terrorisme. D'abord en apportant une aide financière à la rébellion afghane contre la présence soviétique et logistique et ensuite en encourageant les mouvements terroristes islamistes de par le monde. Pour étayer ses propos, Mme Benhabylès s'est appuyée sur un livre écrit par John K. Cooley, un journaliste américain qui a démontré que les origines du terrorisme en Algérie se situent en dehors des frontières algériennes et les politiques occidentaux sont co-responsables de l'instrumentalisation de l'Islam. Ce journaliste remonte jusqu'à l'histoire de la création du GIA (groupe islamique armé). Dans son livre, il citera Charles Cogan, ancien responsable de la CIA chargé de la division Proche-Orient. Ce dernier a révélé que les USA ont déboursé 3 milliards de dollars pour soutenir la rébellion afghane contre l'URSS. Le chef de l'internationale islamiste dès les années 80, déclarait « qu'après l'Afghanistan, rien n'est impossible ». A partir des USA, il renforça ses assises dans 38 Etats. En 1988 se tient une autre conférence à Kansas City dans le Missouri, où sont désignés les chefs des groupes terroristes pour chaque pays. Ainsi, Bounoua Ali, alias Abdellah Anas, gendre de Azzam est devenu chef du FIS pour l'Algérie, Rachid Ghanouchi pour la Tunisie, Tewfik Mustapha pour la Jordanie et Youcef El-Karadaoui pour l'Egypte. Il a fallu, malheureusement, qu'un drame frappe les USA, sept ans plus tard, suite à l'attentat du World Trade Center pour que le FBI déclare : « la plus grande menace est venue de ce qu'on ne savait pas de quoi ils étaient capables ».