La section Algérie de la Fédération internationale des associations des victimes du terrorisme (FIAVT) a réitéré, hier, sa revendication relative à l'attribution d'un statut pour les victimes du terrorisme. Sa présidente, Saïda Benhabylès, a déclaré, lors d'une conférence de presse qu'elle a animée à la Maison de la presse Tahar-Djaout, que sa structure continue à travailler pour que “les victimes du terrorisme puissent se constituer partie civile en Algérie et bénéficier d'un statut”. Elle a également informé de la création, en juillet dernier, du Centre international de recherche et d'études sur le terrorisme et l'aide aux victimes, qui est basé à Bruxelles (Belgique). “Ce centre va être une banque de données, qui permettra de dévoiler la genèse du terrorisme et son financement”, a indiqué Mme Benhabylès. Elle a appelé plus loin la presse et les victimes de la barbarie, pour l'aider à constituer une base de données en Algérie. “Nous avons besoin de statistiques nominatives, le nombre de victimes du terrorisme, leur âge, leur quartier ou leur village, le nombre de femmes et de jeunes filles violées…”, a-t-elle précisé. La présidente de la FIAVT section Algérie a, par ailleurs, reconnu que la notion de terrorisme est comprise diversement à l'étranger et qu'elle reste donc à définir, même au niveau des Nations unies. “Pour nous, il y a les principes de base, c'est-à-dire que nous faisons la différence entre la lutte des peuples pour l'autodétermination et l'indépendance, et le terrorisme”, a révélé la responsable, en notant que “l'Algérie a exporté son expérience, l'expérience associative”. Interrogé sur les dernières déclarations de Abassi Madani, ex-président du FIS dissous, Saïda Benhabylès a refusé de les commenter, soutenant que les victimes du terrorisme demandent que les chefs du parti islamiste dissous, Abassi Madani et Ali Benhadj, soient rejugés “pour crimes contre l'humanité”. Mme Fatma-Zohra Flici, une autre responsable de la section Algérie, a, de son côté, affirmé que les victimes du terrorisme n'ont ni soutenu ni accepté la grâce amnistiante des terroristes. Pour la co-présidente, il faut distinguer entre la concorde civile et la grâce amnistiante. Elle sera relayée par Mme Benhabylès : “Nous ne pouvons pas parler de concorde et édifier une paix durable, sans le devoir de mémoire, le devoir de justice pour éradiquer la haine et la vengeance, et sans le respect de la dignité et de la solidarité envers les victimes du terrorisme et ceux qui ont lutté et résisté contre le terrorisme”. H. A.