Le projet de loi relatif à la protection des personnes âgées présenté au mois de décembre 2008 en Conseil des ministres, sera révisé et finalisé en tenant compte de la «structure sociétale», conformément aux instructions du président de la République. C'est ce qu'a annoncé hier Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale à l'occasion de la première réunion ordinaire du Comité national de protection et de bien-être des personnes âgées (CNPBPA). Déposé actuellement au secrétariat général du gouvernement, ce projet de loi sera présenté à l'APN en vue de son adoption. «Une fois adopté, des sanctions pénales seront appliquées à l'encontre de ceux qui ne prennent pas leurs responsabilités à l'égard de leurs aînés», a déclaré le ministre. Selon lui, les personnes âgées sont protégées et leurs droits garantis par l'article 58 de la Constitution. Celui-ci oblige les descendants à assister et prendre en charge leurs parents. De même l'article 77 du code de la famille stipule que l'entretien des ascendants incombe aux descendants et vice-versa. Pour les enfants qui affligent des coups et blessures à leurs parents, l'article 276 du code pénal prévoit une sanction allant de 5 ans à 10 ans de prison ferme. «Nous ajouterons prochainement un autre article relatif à l'abandon des parents considéré comme acte criminel», a prévenu le ministre. Dans ce contexte, M. Ould Abbès a lancé un appel aux personnes qui ont abandonné leurs aînés dans les foyers spécialisés. «Venez les reprendre et permettez-leur de finir leurs jours dans la dignité», dit-il. Et d'ajouter : «De la sorte, les foyers seront utilisés à des fins utiles». « Il faut sensibiliser les jeunes et les étudiants à travers des cours d'éducation pour bannir la négligence parentale et pour lutter contre la mort sociale des personnes âgées à travers un système juridique renforcé», a précisé le ministre. Pour sa part, Mme Laâdjal, directrice générale chargée de la famille au niveau du ministère de la Solidarité nationale, a souligné que l'absence d'une commission internationale relative aux personnes âgées a occulté un tant soit peu la prise en charge de cette frange de la société. «Selon les démographes, précise-t-elle, la tranche d'âge des personnes âgées s'établit entre 55 ans pour les femmes et de 60 pour les hommes». Age où ces personnes peuvent faire valoir leurs droits à la retraite. En Algérie, la pyramide des âges des personnes âgées s'est élargie. Estimé à 1 million en 1970, le nombre des personnes âgées est passé à 3,5 millions en 2010 dont 1,8 million sont des femmes. Selon la spécialiste, 292 664 personnes âgées bénéficient de pensions forfaitaires de solidarité dont 150 994 femmes à raison de 3000 DA par mois. Pour ce qui est des foyers d'accueil, le nombre de structures est passé de deux en 1962 à 32 foyers en 2010 pour un effectif de 2 123 personnes âgées. S'ajoutent à cela 8 structures spécialisées gérées par le mouvement associatif d'une capacité d'accueil de 800 places. Selon Mme Laâdjal, le CNPBPA , régi par la loi intersectorielle, assure la protection des «aînés» à travers la transmission des valeurs de solidarité et de prise en charge dans le domaine médical, y compris en matière de psychologie du vieillissement.