La production des agrumes et en particulier les oranges dans la wilaya de Blida connaît cette année une chute considérable. Rien que dans la région de Oued El Alleug, les fellahs ont enregistré une diminution de près de 50% par rapport aux années précédentes. Alors qu'en 2008 un hectare donnait jusqu'à 198 quintaux, cette année, les prévisions ne donnent pas plus de 70 quintaux. La cause ? Certains agriculteurs l'expliquent par la présence d'un virus qui a dévoré les fleurs lors de leur éclosion. Pour d'autres fellahs, comme Ben Ameur, propriétaire d'un verger dans les environs de la ville de Boufarik, la baisse de la production est due essentiellement aux conditions météorologiques et à la diminution de l'utilisation des engrais dont l'emploi obéit, pour des raisons de sécurité, à une autorisation de la Gendarmerie nationale. «La plante n'a pas besoin que d'eau, elle a aussi besoin d'engrais et de traitement contre certaines maladies», précise-t-il. L'agriculteur indique aussi que 14 quintaux d'engrais sont nécessaires pour un hectare, soit 5 kg par arbre et 300 litres d'eau par jour pour irriguer à raison de 17 DA par litre. Autre raison qui explique ce décroissement de la production : le soutien de l'Etat qui n'est valable que pour une année, alors que le rendement de l'oranger nécessite cinq ans, et pour les quatre années restantes, l'agriculteur ne travaille pas. Devant les craintes exprimées par les fellahs, la Direction de l'agriculture de la wilaya de Blida a constitué une commission qui a enquêté sur la diminution de la production d'un côté et sur les rumeurs à propos de ce champignon qui a attaqué les orangers. Concernant cette dernière, la responsable du service de protection des plantes affirme qu'il n'y a aucune maladie qui menace les arbres fruitiers et que ces rumeurs n'ont aucun fondement. D'ailleurs, ni les conditions climatiques ni l'insecte responsable de la transmission de cette maladie ne sont observés, ni à Blida ni ailleurs en Algérie. Au sujet de la baisse de production, la même responsable l'explique par le mauvais entretien des vergers, à leur abandon durant les années de terrorisme, et, enfin, au refus des agriculteurs de se rapprocher des techniciens de la Direction de l'agriculture, pour connaître les meilleurs moyens à mettre en œuvre ainsi que les produits phytosanitaires à utiliser pour préserver leurs plants. Conséquence : dans les marchés de la wilaya de Blida, le prix d'un kilo d'orange de type Thomson n'est cédé qu'à partir de 120 DA. Quant à la clémentine, sa production a été tellement restreinte qu'elle n'est apparue sur les étalages que pendant trois semaine à un prix de plus 130 DA le kilo. Pour ce qui est du prix de la mandarine, le consommateur peut s'offrir ce fruit, dont la qualité reste à désirer, au prix de 80 DA le kilo. D'année en année, la ville de Boufarik perd sa notoriété en matière de quantité et de qualité des oranges. L'abandon des vergers, leur mauvaise exploitation, la vieillesse des arbres et surtout l'avancée du béton ont fait que la production des oranges soit en perpétuelle régression. D'ailleurs, la ville de Boufarik ne fête plus la saison des oranges comme il fut un temps où tout le centre-ville se transformait quinze jours durant en un grand marché de ce fruit. Qui aurait dit qu'un jour cette ville, qui a enfanté une certaine boisson nommée Orangina, allait perdre sa vocation.