Photo : Makine F. L'Algérie n'est pas seulement un voisin de l'Europe mais « son partenaire privilégié », a déclaré, hier, au Forum d'El Moudjahid, l'ambassadeur espagnol à Alger, M. Gabriel Busquets dont le pays assure la présidence semestrielle de l'Union européenne depuis janvier. Le diplomate espagnol a estimé que l'Algérie reste « un partenaire incontournable de l'UE » et vice-versa. Mais le volet économique n'est pas tout. A titre d'exemple, les Européens exportent 1,8% vers l'Algérie et leurs importations de notre pays représentent 1,2% du volume global, dira-t-il. Mais c'est le gaz qui sera le vecteur de cette coopération puisque, affirme-t-il, « l'Algérie qui est notre troisième fournisseur assure 19% des besoins du continent. Pour l'Europe, l'Algérie est « un fournisseur historique fiable ». Le Vieux continent qui dépend beaucoup des approvisionnements russes, craint des ruptures comme cela s'est passé récemment avec le conflit russo-ukrainien.Quatre défis seront dans l'agenda de l'UE pour le prochain semestre dont la question de la sécurité énergétique inscrite comme « priorité », elle fera l'objet d'une révision lors de la rencontre de printemps du conseil de l'Europe, note M. Busquets.L'Europe qui veut « réduire ses vulnérabilités » compte renforcer les interconnexions et les réseaux trans-européens d'énergie et établir également « des mécanismes d'alerte et de solidarité » avec les pays membres. Le dossier énergétique sera, par ailleurs, en raison de sa sensibilité, au menu du second sommet de l'Union pour la Méditerranée qui aura lieu en juin prochain à Barcelone où l'on compte passer à « la concrétisation des 16 projets décidés lors de la première rencontre de Paris ». Le diplomate espagnol, a par ailleurs, déclaré à propos de l'Accord d'association Algérie-UE entré en vigueur en 2005 qu'il « ne partage pas les avis pessimistes » sur son bilan négatif. L'Accord, dit-il, s'est distingué depuis son adoption par « le doublement des investissements en Algérie ». Quant à la libéralisation des échanges, elle a profité « beaucoup plus aux autres pays », hors UE où ces échanges « ont augmenté de 288% contre 243% pour l'Europe », dira M. Busquets. Quant aux exportations algériennes vers l'Europe, il reconnaît, plus loin, que l'Accord « n'a pas vraiment stimulé ce volet ». En effet, les chiffres parlent d'eux-mêmes, leur volume « s'est accru de 165% à destination de l'Europe contre 216 % pour le reste du monde ». Cela n'empêche pas l'Europe de déclarer haut et fort de veiller à établir une relation stratégique avec l'Algérie, dira le représentant de l'Espagne qui parle sous couvert de l'UE que préside son pays. Il y a déjà deux gazoducs qui lient l'Algérie et l'Europe, en attendant prochainement l'entrée en production du Medgaz ou encore, à terme, le Galsi via l'Italie et enfin le TSGP qui achemine le gaz en Europe à partir du Nigeria. Les relations avec l'Algérie sont aussi d'une « dimension humaine et régionale », ajoute M. Busquets qui précise que les deux pays partagent en commun tout ce qui figure dans son agenda tels la « situation au Sahel, le processus de paix au Proche-Orient, la refonte de l'Onu… »A titre de rappel, l'Espagne entame son mandat avec l'entrée en vigueur du nouveau traité de Lisbonne qui implique la transformation des institutions mais aussi de nouveaux concepts de défense et de sécurité renforcée, de promotion des droits de l'homme...