Une première dans l'histoire de l'Algérie. Le général à la retraite, Khaled Nezzar, aborde, dans un ouvrage qui vient de paraître chez les Editions Alpha, un pan de l'histoire de l'Algérie jamais évoqué jusque-là. Il s'agit de la participation de l'Algérie dans la guerre arabo-israélienne. Dans une conférence de presse animée hier au siège des Editions Alpha, l'auteur assure que cet ouvrage, baptisé «Sur le front égyptien, la 2e brigade portée algérienne (1968-1969)», est destiné aux nouvelles générations algériennes mais également égyptiennes. «Les Egyptiens d'aujourd'hui ne savent même que l'armée algérienne avait pris part à la guerre arabo-israélienne et que l'Algérie, qui venait de sortir d'une guerre de révolution, a apporté l'expérience que l'Egypte n'avait pas», explique-t-il. En effet, poursuit-il, le problème qui se posait chez les Egyptiens est qu'ils manquaient d'expérience sur le terrain. «Cela dit, ils étaient doués pour la planification. C'est ce qui a valu le succès de la traversée du canal du Suez en 1973. Mais pour assurer la défense, c'était une autre histoire», dit-il avant d'ajouter : «les Egyptiens avaient planifié la traversée du Suez mais pas la défense. Alors que le but de cette guerre est de reconquérir le canal et d'y rester. Mais les soldats, une fois de l'autre côte du canal, étaient aussitôt encerclés par les soldats israéliens. Si les Egyptiens avaient planifié la défense, ils auraient pu gagner la guerre. Les Egyptiens ne savaient pas gérer les situation inopinées, les situations non planifiées». Car, estime-t-il, la guerre de 1973 n'est pas une victoire bien qu'elle ait permis aux Arabes de sauvegarder leur dignité. «La seule victoire de cette guerre est la récupération du canal du Suez», affirme-t-il. La non-victoire de la guerre de 1973 s'explique, selon le général Nezzar, par la supériorité d'Israël en matière d'équipement, d'armement et d'expérience. «L'Egypte n'avait pas un problème dans la quantité. Je me souviens qu'à notre arrivée en Egypte, il y avait un million de soldats égyptiens. Mais elle avait un problème de qualité. 100.000 soldats seulement ont traversé le canal de Suez», conclut-il. Du côté algérien, 20.000 soldats, officiers, sous-officiers et hommes de troupe, ont séjourné sur le front égyptien de 1967 à 1971, et de 1973 à 1975. «Un nombre important de matériel et d'armement a été cédé et mis en place par les Algériens. Plus de 100 combattants , tous grades confondus, sont tombés au champ de bataille», souligne-t-il en réaffirmant que les faits relatés dans cette ouvrage, traduit en langue arabe, sont réels. «Mais je reste ouvert à toute critique», révèle-t-il. Enfin, concernant son retrait de la vie politique, Khaled Nezzar affirme qu'il n'est tout simplement pas fait pour la politique. «On m'a mêlé à la politique malgré moi. Mais quand j'ai pu me retirer de la politique, je l'ai fait. Cela dit, tout ce que j'avais à dire sur les événements politiques en Algérie, je l'ai fait y compris sur les événements du 5 octobre», confie-t-il.