«L'Emir Abdelkader, règlements et code militaires de l'armée musulmane », traduit par Fernand Patorni, présenté et adapté par Yacine Benchenhou, et illustré par Mustpha Tigroudja, Editions « Alpha », prix public : 4000 DA. Dans notre monde littéraire riche et diversifiée qui connaît une véritable renaissance, il manquait un ouvrage littéraire écrit spécialisée pour rendre compte des règlements et codes militaires de l'armée musulmane de l'époque de l'Emir Abdelkader. Dans cette optique, les éditions « Alpha » ont édité un beau livre présenté et adapté par Yacine Benachenhou, illustré par Mustapha Tigroudja et traduit par Fernand Patorni. Dans les premières pages de ce bel ouvrage il est rendu public que ce livre a été traduit une première fois en 1843 à la demande du général Marey Mange, commandant de la subdivision de Médéa. «Les règlements militaires méritaient d'être édités sous une nouvelle forme dès lors que l'ouvrage original n'est plus disponible en dehors de quelques bibliothèques nationales ou chez de rares collectionneurs privés», lit-on. La version française de cette édition est illustrée et imagée d'une bibliographie actualisée. Même si le contenu du texte rédigé en arabe reste inchangé, le contenu évoque et renseigne sur les capacités de l'Emir Abdelkader à organiser une armée au service d'un Etat, notamment sur la politique de l'Emir et le génie du fondateur de l'Etat algérien moderne. Le lecteur peut savourer les différentes interventions sur la stratégie de l'Emir Abdelkader face aux événements aux niveaux interne et externe, ses positions pour faire connaître la cause algérienne, la structure linguistique et sémantique dans la poésie du chef de la résistance populaire contre l'occupant français, pour sensibiliser le peuple algérien à l'unification des rangs et au djihad. Cet ouvrage a mis en exergue l'impérative nécessité d'aborder pour expliquer le sens et la symbolique d'une consécration dans l'histoire d'un Etat ou d'une nation. Nous découvrirons également, à travers la personnalité de l'Emir et ses actions aux dimensions universelles, la véritable image de l'Islam, une religion de paix, d'amour et de tolérance qui s'adresse à toute l'humanité. Il s'agit ici de célébrer la mémoire de ce soldat de la paix, que le destin a chargé de mener la lutte sacrée pour porter ses agresseurs au rang de l'humanité ; et les rallier à une fraternité universelle, tout en sacrifiant les forces étrangères sur les autels de la foi et les repoussant hors des frontières de son pays. Et ce afin de rétablir la justice bafouée et neutraliser la brutalité des envahisseurs que cet homme supérieur savait néanmoins respecter et bien traiter. Pour rappel, la première allégeance à l'Emir Abdelkader Ben Mohieddine pour devenir le chef de la résistance contre l'occupant français a eu lieu le 27 novembre 1832 sous l'arbre célèbre « Derdara », dans les environs de Ghriss à Mascara, et qui reste, à ce jour, un monument témoignant de cet événement historique. La seconde allégeance a eu lieu le 4 février 1833 à la mosquée Sidi Hacene au centre-ville de Mascara. Ce lieu de culte porte présentement l'appellation de «Moubayaa», en référence au consensus des tribus de la région pour y confier le commandement à l'Emir afin de mener le djihad contre les occupants.