Le gouvernement soudanais veut régler cette affaire du Darfour pour se concentrer sur le Sud Les rebelles La date de la reprise des négociations directes ne sera pas fixée « avant l'arrivée des délégations et la fin des consultations avec les différents mouvements rebelles» réplique Ahmed ben Abdallah al-Mahmoud, le ministre d'Etat qatari aux Affaires étrangères, à Amine Hassan Omar, le ministre soudanais de la Culture, qui veut un accord de paix dans « deux mois » au plus tard. Raison de cet empressement de Khartoum à souhaiter plier le dossier du Darfour qui traine depuis février 2003 dans ce délai ? « Certains groupes demandent plus de temps mais nous avons dit aux médiateurs que les négociations ne doivent pas aller au-delà de la troisième semaine de mars car elles ne demandent pas un mois ou deux du moment que les questions en suspens sont simples à régler » explique le ministre soudanais mettant ces « tergiversations » sur un manque de volonté politique des rebelles de créer les conditions idoines à l'organisation des élections présidentielle et législatives d'avril prochain, les premières depuis 24 ans. Ghazi Salaheddine, le conseiller du président Omar El-Bachir sur le dossier du Darfour et Ahmed Hussein Adam, le porte parole du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) qui ont qualifié de « constructives » leurs concertations séparées avec Djibril Bassolé, le négociateur en chef de l'ONU et de l'Union africaine, réussiront-ils à trouver dans les délais un « format » approprié pour un accord auquel pourrait se joindre dans les prochains jours la vingtaine de factions rebelles que Doha et Washington essaient de convaincre d'unifier leur position pour peser dans les négociations ? Critiquée de tous les côtés, le gouvernement soudanais veut régler cette affaire du Darfour pour se concentrer sur le Sud qui pourrait se détacher du Nord après le référendum. Depuis la décision de la cour pénale internationale de poursuivre Omar El Béchir, il affiche sa disponibilité à « discuter avec tous les groupes rebelles qui acceptent de lui parler ». Y compris l'Armée de libération du Soudan, d'Adbdelwahid Mohammed Nour qui vit en exil à Paris et refuse toute négociation dans le cadre de l'accord d'Abuja 2006 sur la paix au Darfour.