Photo : Makine F. «Le rôle de l'opposition dans l'émergence de la démocratie en Algérie», tel est l'intitulé de la journée parlementaire tenue hier à l'Assemblée populaire nationale à l'initiative du FNA. Cette rencontre a été une occasion pour évoquer le rôle des formations politiques qui se proclament de l'opposition. Mme Bahloul Zakia, vice-présidente de l'Assemblée chargée de la communication, a souligné que «l'opposition doit avoir pour vocation de défendre l'avis de la minorité tout en ayant un motif constructif et non destructif».Et d'ajouter : «Il ne peut pas y avoir de démocratie sans une forte opposition, puisque celle-ci est apte à se rallier avec la majorité, voire même participer au gouvernement». Par ailleurs, M. Moussa Touati pointe du doigt, quant à lui, les méthodes qui tendent à corrompre les élus lors des élections. Pour consacrer la démocratie au sein d'une nation, il faut toujours revenir au peuple, dira-t-il, en essayant de se mettre au diapason de ses aspirations.Le président du groupe parlementaire de la même formation, M. Saed Arous, a établi une rétrospective historique sur l'évolution du processus de l'opposition au fil des mutations politiques et sociales qu'a connues le pays. «L'opposition est la pierre angulaire de tout système politique. Elle n'a aucunement pour but de renverser les gouvernements performants, encore moins entraver l'action politique. L'opposition politique a pour motif de contrôler constamment le rendement du gouvernement et de rationaliser la prise de décision», déclare-t-il en soutenant arguments à l'appui que la Constitution du 23 février 1989 a effectivement consacré le pluralisme politique en Algérie, et a accordé plus de liberté d'opinion en ouvrant les canaux de communication. Ce qui a permis la constitution d'une opinion publique «influente» dans la dynamique politique et culturelle et ce par la voie de certains politiques, poursuit-il, à l'exemple du «FNA qui, à travers son opposition constructive et sa critique objective, a pu se frayer un chemin sur la scène politique». Des professeurs universitaires ont estimé, pour leur part, que «le discours populiste de certaines formations se disant de l'opposition et n'ayant même pas des programmes politiques ne mène à rien». Ils les qualifient «de groupes d'intérêts» sans perspectives précises. Il faudrait, selon eux, instaurer d'abord la démocratie au sein même des partis, en respectant le principe de l'alternance au pouvoir.