Pour le moment les rues sont calmes, rien ne présage un changement dans le comportement des automobilistes, ni encore un durcissement dans l'attitude des sergents de la ville C'est parti, le nouveau code est entré en vigueur depuis le début du mois de février et à Constantine comme ailleurs, les mesures draconiennes qui accompagnent le code ont été diversement jugées par les automobilistes. Déjà depuis quelques jours, ce dernier a été au centre des discussions des Constantinois, plus particulièrement de la part des automobilistes qui étaient surtout curieux de connaître la nature des contraventions : «Je n'ai pas une idée précise sur les nouvelles dispositions et sur les augmentations des PV, mais je sais par contre que ça commence à partir de 2000 dinars. Si c'est comme ça qu'on doit baisser le nombre des accidents alors je suis pour son application», nous dira un quinquagénaire au volant de sa voiture. Pour le moment les rues sont calmes, rien ne présage un changement dans le comportement des automobilistes, ni encore un durcissement dans l'attitude des sergents de la ville, si ce n'est peut être, les premières plaintes venant des chauffeurs de taxis. En effet, comme à leur habitude, les chauffeurs de taxis continuent de contester n'importe quelle nouvelle disposition qui pourrait gêner leur gagne-pain, et il faut dire qu'avec l'introduction du nouveau code, la ligue des mécontents a déjà élevé la voix : «Ils sont venus hier, (ndlr vendredi) et ils nous ont tous verbalisés, 2000 DA le PV pour un simple stationnement. D'habitude je paye 300 da, mais 2000 da c'est un peu exagéré. Je dois travailler deux ou trois jours pour payer la contravention» s'est plaint un chauffeur de taxi stationné à l'entrée de la ville d'El Khroub. Des collègues à lui nous ont très vite rejoints, la discussion tourne toujours sur le même sujet, l'un d'eux a tenu à s'expliquer : «D'accord il y a des accidents et des centaines de morts chaque mois, mais je crois que le gouvernement devra aussi faire des efforts envers nous. Je suis chauffeur de taxi depuis 10 ans et je ne sais pas faire autre chose, quand on me retire mon permis de conduire pendant deux ou trois mois, je suis officiellement au chômage. Je ne prend pas de risque, mais j'ai des amis qui conduisent quand même lorsqu'on leur suspend leur permis de conduire, ils disent qu'ils n'ont pas le choix». Visiblement préoccupés par la nouvelle loi, les chauffeurs de taxi ont reconnu cependant que, dorénavant, le nouveau code sera respecté à la lettre selon leurs dires, même si ils pensent que les agents de police doivent aussi lever le pied et être plus souples avec eux : «Je demande une seule chose : que les policiers fassent preuve de tolérance à notre égard», conclut un jeune chauffeur. Par ailleurs, le maire de la ville des ponts, M. Chibane, qui était invité dans une émission à la radio locale, s'est exprimé sur l'état des routes de sa commune. Tout en reconnaissant que les nids de poule constituent à la fois un danger et un obstacle pour la circulation routière, M. Chibane a assuré toutefois que l'une des priorités de l'APC est de trouver des solutions à ce problème. Ceci dit, il a précisé que l'APC ne dispose pas du budget nécessaire : «On peut réparer une partie d'une route mais pas tout un quartier ou une autoroute». Le P/APC a aussi indiqué que «l'année dernière une somme de 10 milliards de centimes a été déboursée pour l'entretien des routes dans toute la ville, mais seulement 2% des voies ont été goudronnées ».