La sardine prend des airs, narguant du haut de sa vague, pêcheurs et chalands. A 300 dinars le kilo, y a de quoi faire la fière. La sardine se fait rare, nous disent les experts. La rareté, c'est connu, crée la pénurie et dope les prix. Et quand le filet est orphelin, le poissonnier le plus têtu a le mal de mer. Même les « mouettes ne suivent plus les chalutiers, si sûres qu'aucune sardine ne sera jetée par-dessus bord». Que dire alors de nos assiettes, privées, y a bien longtemps déjà, des succulents produits marins ? Les petits poissons argentés ne grillent plus sur la braise du populo, préférant le confort douillet des cuisines des restos «caustiques». Ballottés de bâbord à tribord par la cherté du poisson, bientôt on ne se nourrira plus que … d'algues et d'écumes.