Photo : Slimene S. A. Agressions verbales ou physiques, racket ou vol sont désormais le vécu quotidien des élèves des trois paliers scolaires principalement et notamment ceux du lycée et du CEM. Révolu le temps où, devant le portail de l'institution scolaire, les élèves pouvaient improviser des jeux de société. Et si une bagarre éclate, elle se déroule toujours entre les élèves du même établissement. Aujourd'hui, la violence vient surtout de l'extérieur. Elle est devenue plus dangereuse. Des cas sont même portés devant la justice. Car le phénomène réside dans l'implication de jeunes non scolarisés. Une réalité soulevée par le coordinateur national du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST), M. Nouar, qui mentionne que des étrangers au lycée portent préjudice aux élèves. «Nous assistons à des vols et à des rackets opérés sous nos yeux. Ces actes sont aussi accomplis aux alentours immédiats des établissements», affirme-t-il en évoquant le cas de cette lycéenne victime d'un vol. «En sortant du lycée, cette fille a été accostée non loin de l'établissement par des voleurs qui lui ont subtilisé son portable, d'autres des chaînes en or». Hassan est un adolescent de 12 ans, élève au collège de Garidi. Pour une simple taquinerie avec une fille de sa classe, il est roué de coups et ses vêtements déchirés par le grand frère de sa camarade. Devant la vue de l'état de leur enfant, les parents de Hassan ont porté plainte. L'affaire est toujours en justice. Face à cette situation, il estime nécessaire la vigilance des parents. «Il est important d'interdire aux enfants de porter des objets de valeur, notamment de l'or. Car avec près de 1700 lycées à travers le territoire national, la surveillance est quasi impossible», observe-t-il. Position similaire de la part de l'Association des parents d'élèves de la wilaya d'Alger. Son président, Salah Amer Yahia, estime que cette situation est aussi la résultante de l'absence d'espaces pour les élèves dans et autour des établissements scolaires du fait que ces lieux sont transformés en marché de l'informel. Ainsi, le marché informel a grignoté l'espace réservé à la circulation des écoliers comme c'est le cas à El Biar, Douéra, et même devant le siège de l'Inspection d'Alger Nord. Parfois lorsqu'ils sont ceinturés de baraquements comme c'est le cas à El Hamiz et des arrêts de bus aux Eucalyptus. «Dans de telles conditions, les frictions et les bagarres sont inévitables», souligne-t-il. Le président de l'Association estime également que «le renvoi des élèves retardataires les met en danger car des jeunes agresseurs sont toujours à l'affût de la moindre victime». «Des rondes de la police à proximité des établissements scolaires sont salutaires pour préserver ces lieux du savoir», indique Salah Amer Yahia.