Il devait repartir aujourd'hui en France où il réside depuis les débuts des années 1990 afin d'y retrouver sa petite famille et prendre par la même occasion sa mère âgée de 93 ans. Le destin ne lui en a pas laissé le temps. Rahim, l'auteur de la célébrissime chanson « Iyad a minigh », (Viens, je te dis) a été terrassé d'une crise cardiaque dans l'après-midi de samedi dernier, alors qu'il se trouvait à Tizi Ouzou. L'artiste était âgé de 47 ans et père de trois enfants. D'après les premiers témoignages, il aurait ressenti un petit malaise dans la matinée, sans trop d'inquiétude. La deuxième alerte survenue à 14 heures 30 lui sera fatale. Il a été évacué en urgence au CHU Mohamed Nedir de la ville d'où il sera transporté dans l'après-midi de ce samedi dans son village natal Ouaguenoun, sur les hauteurs de Azazga, près de Freha. Là où sa femme arrivée en début de soirée, ses amis, des artistes, ses fans ont afflué en grand nombre et ont assisté à la veillée funèbre. Et l'accompagner aujourd'hui à sa dernière demeure. Au cours de son séjour au pays, il a été à l'invitation de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, l'un des animateurs de la semaine culturelle de cette ville à Adrar. Cette manifestation a pris fin il y a seulement quelques jours (28 janvier au 2 février), au cours de laquelle il s'est produit avec le talent qu'on lui connaît et qu'on lui reconnaît depuis sa célèbre « Iyad aminigh », qui l'a rendu célèbre et qui l'a propulsé littéralement dans le monde du showbiz, dans les années 80. Qu'il a d'ailleurs interprétée sur scène aux côtés de Youcef Dali, un autre jeune talentueux chanteur d'expression kabyle. Ce dernier dit garder une très belle image de cet artiste qu'il ne connaissait pas particulièrement mais qu'il a eu à découvrir à cette rencontre. Il dit sa consternation par ce décès inattendu. Et depuis cette année là, celle de sa révélation au grand public, Rahim Mohamed est demeuré l'idole des jeunes qui apprécient en lui ses textes dédiés à l'amour, à la femme, à la société, chargés de cette émotion juvénile et empreinte de messages d'espoir, dans laquelle la jeune population se retrouvaient, en fredonnant des airs connus. D'autres titres continueront de faire la notoriété de Rahim tel « Asmakan irafdhagh laqlam » (Le jour où j'ai pris la plume) ; « Aneg'ris a yul » (Pôvre de toi, cœur) ; « Hadher imanim » (Fais attention à toi !)… interprétées dans un genre de musique kabyle légère, qui se rapproche du style adopté par Fahem Mohand Saïd et le regretté Hamidouche… d'autres idoles de la même population jeune.