• Kamel Belkacem : Chantre de la décrispation Il a été un nom marquant du journalisme dans les années 1970 et 1980. Arrivé en 1965 à El Moudjahid, il était notamment un reporter qui a couvert le conflit entre l'Inde et le Pakistan. Il s'est surtout distingué par la direction du supplément culturel d'El Moudjahid jusqu'en juin 1975 où Mouloud Achour prendra le relais. C'était un cahier de 8 pages paraissant chaque vendredi depuis le 6 mai 1971. Après l'instauration du week-end les jeudis et vendredis à partir de 1976 il est inséré dans le numéro du mercredi. Les contributions d'universitaires renommés comme le professeur Abdallah Mazouni et des dossiers sur l'arabisation tranchaient avec le ronron habituel. Certaines polémiques sont restées mémorables comme celle ayant opposé Christiane Achour à la romancière Aicha Lemsine qui venait de publier «La Chrysalide». Assia Djebbar y collaborait avant l'arrivée de Mouloud Achour. Nommé rédacteur en chef, sa carrière sera marquée en 1980 par un brûlot contre le romancier Mouloud Mammeri intitulé «Les donneurs de leçons» qui lui vaudra une réponse très cinglante de l'écrivain qui sera publié dans le journal Libération. Nommé à partir d'octobre 1981 directeur de l'hebdomadaire Algérie Actualité, il en fera un espace de libre expression, notamment les rubriques culture et société. Il sera le porte-parole d'une «Algérie qui voulait se décrisper» et rompre avec les rigueurs et les blocages du socialisme de la mamelle, une expression léguée par un de ses proches Nourreddine Boukrouh. Au milieu des années 1980, celui qui tenait chronique chaque jeudi, K. B. comme on le désignait, avait soulevé aussi une tempête avec la publication ! Il avait milité pour une ouverture économique à l'image de celles qui commençaient à poindre dans les pays socialistes et en Chine où des reporters du journal ont été envoyés. Il avait soulevé aussi une tempête avec la publication d'une interview de Bigeard et d'un édito au vitriol contre Kasdi Merbah alors chef du gouvernement. Son passage à Actualité a été marqué en 1986 par la volonté de bâtir, à travers l'ENERIM un groupe de presse qui comptait des publications spécialisées en économie et en culture. Après son départ en mai 1990 et son remplacement par Kheiredine Ameyar, il lancera de nombreuses publications, notamment le Nouvel Hebdo, puis le Quotidien d'Algérie et El Djazira. Les soubresauts de la décennie noire ont mis fin à ses ambitions. Dommage que seules de laconiques dépêches aient rappelé son riche et controversé itinéraire. • Ameur Mahieddine : Un des fondateurs d'El Khabar Licencié en psychologie industrielle, il a rejoint en 1985 après un passage dans l'éducation le quotidien El Massa qui venait d'être créé. Il sera très actif dans la rubrique nationale aux côtés de Mohamed Bouzaida, Mohamed Allouache. Yasser El Aqel, qui fut son chef de rubrique, sera assassiné par le terrorisme à Boufarik. Une génération qui a su tisser des liens avec les confrères francophones. Il était, raconte M. Tigane, directeur d'El Massa, «très comptent et impliqué dans les débats qui faisaient rage dans les rédactions dans le sillage de l'ouverture démocratique et avait une bonne maîtrise de la langue, ayant étudié au Maroc et dans le système de l'enseignement». Il rejoindra après l'équipe qui sera à l'origine de la création en novembre 1990 d'El Khabar. Sa vie sera un va-et-vient entre ce titre qu'il quitte pour l'APS où il rejoint le service politique. Quand il revient à El Khabar, il sera d'abord chargé du service publicité puis de l'inspection. Son passage à la direction générale fin 2007 a été très court. A ses confrères qui tous louent son calme et son affabilité, il parlait souvent d'El Affroun sa région natale oû il repose aujourd'hui en paix.