Le passage à Alger de M. Abbas Zaki, membre du comité central et responsable des relations extérieures du Fatah, ne pouvait laisser indifférent l'Algérie novembrienne qui a proclamé son attachement à la cause de la Palestine qu'elle soit « juste ou injuste ». Les retrouvailles, un moment perturbées par les exigences de la lutte contre le terrorisme imposée à l'Algérie, remettent les pendules à l'heure du grand retour d'Alger sur la scène internationale qui renoue avec son rôle historique de soutien indéfectible au mouvement de libération nationale. Dans sa conférence de presse, tenue au siège de l'ambassade de Palestine, M. Abbas Zaki a asséné cette vérité historique indéniablement inscrite en droite ligne dans la révolution de Novembre qui considère, à juste titre, incomplète l'indépendance de l'Algérie sans l'indépendance palestinienne. « Jusqu'à aujourd'hui, avec la Chine, l'Algérie reste l'une des deux ailes du Fath », confie le conférencier déroulant le parcours historique commun et l'engagement désintéressé de l'Algérie couvant les premiers pas du Fatah (le premier bureau à l'étranger a été installé à Alger), contribuant à la formation politico-militaire (académie de Cherchell), assurant la légitimité et la reconnaissance internationale de l'OLP et participant à la consolidation des institutions de l'Etat palestinien (le conseil national palestinien) hautement proclamé à Alger. Au moment du siècle de la décadence arabe et des pires turpitudes, tirant vers le travestissement des réalités intrinsèques, le pèlerinage algérien participe de la remise en ordre des enjeux et du défi sioniste lové au cœur du monde arabe rendu comateux. Il est de la plus haute importance que, bien loin des schismes artificiellement conçus et des stratégies régionales et nationales à courte vue, la mise en échec de la recolonisation de l'empire, drapé du GMO à alibi démocratique, impose de dépasser la logique sectaire de « la Palestine en otage » qu'il s'agit de recentrer au cœur de la bataille stratégique de l'indépendance internationalement consacrée. Hier, dans sa rencontre avec le secrétaire général de l'instance exécutive du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, la nécessité de renforcer la concertation pour renforcer soutenir l'unité palestinienne a été naturellement évoquée. Un mécanisme d'action pour la mise en place d'une cellule de contact entre le FLN et le Fatah a été signé par M. Salah Goudjil, chargé des relations extérieures au parti du FLN, et M. Abbas Zaki. Cependant, aux portes d'Alger, le sommet arabe de Syrte, appelé à être le « sommet de la résistance », véhicule les échéances cruciales marquées du sceau de la réconciliation inter-palestinienne. Qualifié de « déplorable », le différend entre le Fatah et Hamas est une hérésie. El la plaie du monde arabe à refermer au plus vite. Syrte est une urgence palestinienne qui doit impérativement dicter la réconciliation entre les « frères-ennemis » du Fatah et de Hamas unis dans le combat commun contre l'ennemi historique et irréductible. Le message de M. Abbas prône le rapprochement et l'union sacrée de tous les Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie, menacés de bantoustanisation par le néo-apartheid aux antipodes des exigences de la paix globale et totale. « Hamas n'est pas l'ennemi. C'est un élément du tissu palestinien », tient à préciser le membre du comité central du Fatah qui se propose de conclure au plus vite le document de la réconciliation pour « ne pas donner un cadeau à Israéël » et perpétuer l'idéal palestinien d'un Etat indépendant.