A la veille de la commémoration de la Journée nationale du chahid qui coincide avec le 18 février, l'Organisation nationale des enfants de chouhada, par la voix de son secrétaire général, Tayeb El Houari, appelle à l'application «entière» de la loi relative au moudjahid et au chahid promulguée, faut-il le souligner, en 1999. M. Tayeb El Houari, indique, à cet effet, qu'une commission nationale sera incessamment installée, conjointement avec le ministère des Moudjahidine, en vue de plancher sur les «amendements» à introduire à cette loi, dont l'application n'a concerné jusqu'à présent que quelques articles, fait-il savoir. Selon lui, seul le ministre des Moudjahidine «est habilité» à trancher le sort de cette démarche. Notre interlocuteur revient cependant sur les contours de cette loi adoptée par les deux Chambres parlementaires en 1999 en précisant que quelques mesures seulement contenues dans cette loi ont pris forme en 2008, date de sa mise en œuvre. La plupart d'entre elles sont restées lettre morte, à l'exemple, dira-t-il, de l'article 64 plaidant pour la création d'un conseil supérieur pour la mémoire de la Nation. A noter que cette instance devait avoir pour charge de préserver, promouvoir, évaluer et protéger la mémoire nationale. Ce conseil accorde, selon le texte, la priorité à la résistance populaire, au mouvement national et à la Révolution du 1er Novembre 1954. La composition, le fonctionnement et les attributions du conseil devaient être déterminés par voie réglementaire. Cette loi avait pour objet, aussi, de fixer les principes et les règles qui régissent les moudjahidine et les ayants droit des chouhada et des moudjahidine, ainsi que la protection, la préservation, la promotion et la valorisation du patrimoine historique et culturel de la Révolution de Novembre. Le SG de l'ONEC fait savoir que l'organisation qu'il préside a préparé cette initiative depuis plus de quatre mois. L'objectif n'est pas de glaner «plus de privilèges» affirme-t-il en regrettant certaines déclarations colportées çà et là. En somme, résume-t-il, «l'Etat veille à la glorification des chouhada et au respect des symboles et monuments de la Révolution, comme il garantit la protection de la dignité des moudjahidine et des chouhada». Leurs droits constituent une «dette» pour la société, comme stipulée dans la loi. Sur un autre registre, M. Tayeb El Houari indique que son organisation adhère à la démarche initiée par un groupe de députés portant sur le projet de loi sur la criminalisation du colonialisme, en affirmant que cette idée fut déjà développée en 1989 par Cheikh Chmoukhi. Etant les témoins réels des crimes commis par la France coloniale, les moudjahidine et les enfants de chouhada démontrent, par la voix de l'ONEC, l'intérêt qu'ils portent à cette question. Selon notre interlocuteur, «cette loi doit en premier lieu interdire aux criminels de guerre français et aux pieds-noirs l'accès à l'Algérie» entre autres points qu'il faut atteindre, à l'exemple des excuses que la France officielle doit présenter à l'Algérie et des indemnisations qu'elle se doit de fournir aux victimes de la période coloniale. A propos du programme des festivités préparé par cette organisation à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid, le SG de l'ONEC a indiqué que les préparatifs ont commencé depuis le 10 février et s'étaleront jusqu'au 28 du même mois.