Maya Zerrouki depuis son entrée à la chaîne 3 en 1991 a animé de nombreux magazines socioculturels. On ne compte pas les artistes et les créateurs qui ont défilé dans ses émissions comme Patchwork, Vie pratique, culture Com ou. Depuis le début de l'année, elle produit Vivre ensemble. Du Dimanche au Mercredi de 14 à 16 Heures des enquêtes et des rencontres variées dont la matière est puisée dans notre quotidien avec ses ombres et ses lumières. Le mardi est consacré aux jeunes. Djeun's le nom de l'émission fait référence au DJ, à l'expression de la rue par laquelle on s'interpelle et on se désigne à cet âge. Il y a aussi le mot Djnoun pour suggérer sans doute la vitalité. L'émission est née d'une rencontre et d'un coup de foudre. « Chaque été, raconte Maya Zerrouki, j'écoute les émissions estivales du labo de la Trois où l'on découvre de nouveaux concepts et de nouveaux talents». Elle a beaucoup apprécié une bande de joyeux lurons qui animaient l'été dernier Maurisca où la parodie faisait bon ménage avec le délire. En collaboration avec Yazid Ait Hamadouche, elle fait retrouver une fois par semaine cette bande de six garçons et deux filles dans le studio ou l'on rit et réfléchit. «Nous nous amusons en nous cultivant explique Maya, le sérieux n'exclut en aucun cas la gaîté et la bonne humeur ». L'ambiance n'est en rien semblable à celle des plateaux où le moindre geste est épié. On est avant tout naturels dans ses propos et ses attitudes. Maya a un principe. « Il y a tellement d'espaces d'expression où l'on parle des problèmes, des manques que moi j'opte pour les choses positives. Pas de stérile nostalgie ou de pleurnicheurs dans mes émissions ». Il suffit de tendre l'oreille. Salim évoque les livres qu'on trouve en librairie d'auteurs algériens mais d'étrangers aussi, Zaki les jeux vidéos injustement diabolisés, Ryadh les sciences et Farah le courrier du cœur et tous ces bobos qui tourmentent les ados. Il y a visiblement un ton, une atmosphère qui rompent avec le style empesé et ronronnant. On devine en Yasmine qui évoque les sports peu connus une bout- en-train au dynamisme contagieux. En Imad qui est étudiant en marketing et professeur de violon à 21 ans, on trouve le meilleur guide pour pénétrer dans le monde des associations musicales et de l'enseignement de la musique. Maya ne veut pas que l'émission soit écoutée seulement par les jeunes. «Elle s'adresse aussi aux parents qui découvrent ainsi les goûts de leurs enfants qui ont des envies magnifique de connaître, d'évoluer». Le constat de Maya tombe de lui-même «Ils sont magnifiques et dégagent une telle énergie». En écoutant Djeun's, on peut aborder une galaxie inconnue. Pour la productrice, les jeunes qui constituent la majorité de la population ne trouvent pas encore une grande place dans nos medias. C'est le rôle premier de la radio de capter leurs rêves et leurs ambitions, les bonheurs. «Il est temps de les faire vivre dans leurs réalités et de rompre le lien exclusif avec des chaînes étrangères qui ne font qu'accentuer le malaise voire l'aliénation ». D'jeunes voilà une émission dont devraient s'inspirer bien des radios locales. Les talents se terrent aux quatre coins du pays.